Le magazine Tours’n affaires (qui en est quand même à son 41ème numéro) présente en « une » l’institution Marmoutier, où « l’éveil à la foi » est assuré par « la Congrégation des Religieuses du Sacré Cœur ». Le reste, ce sont des pubs pour Courtepaille, Cuisinella ou Turones Fenêtres, avec un sudoku, un horoscope et une « sélection culturelle » consistant à recopier des textes écrits ailleurs. Il paraît que ça s’appelle « un mensuel de "couponing" ». Et effectivement, si on prend le temps de lire les pubs, on comprend que certaines proposent des réductions, de type « 1 grillade achetée = 1 grillade offerte ! »
L’autre parution, Tours’n chic, est apparemment dédiée aux « commerçants haut de gamme ». Et elle s’ouvre sur une quarantaine de pages consacrées à la présentation de « l’ensemble des établissements privés du paysage Tourangeaux » (sic). Cette présentation est introduite par un espèce d’édito vantant les vertus de l’enseignement privé :
« Respect, accompagnement, solidarité et enrichissement spirituel font partie intégrante de l’enseignement dispensé. (...) Les élèves trouveront un lieu d’échanges et d’attention grâce à un suivi et à une qualité d’enseignement qu’offrent les établissements privés. (...) Exigence et croyance au potentiel de chacun sont les clés de la réussite. L’ouverture d’esprit sur le monde fait partie intégrante des projets éducatifs au service de l’épanouissement intellectuel, culturel et social. »
Signalons au passage que dans la liste des établissements présentés figure le Christ-Roi, qui décline de manière assez particulière la notion d’autonomie. Suit une préface confiée à l’adjointe au directeur diocésain, qui explique également tout le bien qu’il faut penser du privé catho. Une autre personne s’exprime à ce sujet, en fin de dossier : une certaine Louise B., qui a le même patronyme que le directeur général des Presses de Touraine, éditrices de la publication. Sûrement un hasard.
Que de telles publications existent est affligeant. Mais qu’elles viennent baver de la pub pour l’enseignement privé au sein même de la mairie, pour le coup, ça devient un peu hallucinant. D’autant que le conseil municipal vient de voter, lors du conseil municipal du 12 octobre, une rallonge de crédits de 80 000 euros aux écoles privées de la ville.