L’atelier est désormais situé dans le quartier Febvotte, au 5 impasse Anatole, à Tours.
Après deux mois de boulot pour aménager le nouveau local, les bénévoles de Roulement à Bill ont déplacé depuis le projet 244 les quelques tonnes de bicyclettes, outils et pièces détachées qui permettent à l’atelier autogéré de réparation de vélos de fonctionner.
Désormais situé au 8, rue Saint-Barthélémy (quartier Paul Bert), Roulement à Bill tient toujours des permanences ouvertes à toutes et tous les dimanches de 14h à 18h avec une adhésion annuelle à prix libre.
Ceux qui ne connaîtraient pas encore l’association peuvent lire l’interview collective publiée il y a quelques mois sur la Rotative. En voici quelques extraits :
Roulement à Bill, qu’est-ce que c’est ?
C’est un atelier d’autoréparation de vélos. On met à disposition un local avec des outils et des vélos dont on peut récupérer des pièces pour réparer d’autres vélos, nos propres vélos, et puis fabriquer ce qu’on veut avec ça : des remorques, des vélos couchés, allongés, rehaussés…
On prête effectivement des outils et il y a des pièces qui sont à disposition mais il y a aussi, et surtout, les conseils qu’on s’apporte les uns aux autres. Quand on vient ici ce qui est important c’est qu’on ne repart pas seulement avec un vélo qui marche bien mais en plus on a appris un tas de choses. C’est ça le truc de base : on n’est pas un service. Ce n’est pas « tu lâches ton vélo à l’association et ils vont te le réparer ». L’idée c’est d’apprendre tous ensemble, de se salir les mains tous ensemble. (...)
On apprend en regardant les autres, en demandant aux autres, qu’ils assurent les permanences ou non, et on avance petit à petit. C’est de la co-auto-formation ! De l’échange de savoirs dynamique, grâce à la pratique. On apprend des choses aux autres qui nous en apprennent de retour, et on devient de plus en plus polyvalents.
Vous vous autofinancez. Vous ne demandez pas de subventions ?
Non. Parce qu’on est libres comme ça, on fait ce qu’on veut. (...)
Sur ce genre d’association, les problèmes d’argent, qui impliquent de demander, de se mettre en relation avec des autorités, ne se posent pas. Parce que chaque personne amène des outils, amène son savoir-faire, vient dans l’esprit de l’association. Et c’est une démonstration qu’on peut faire de la réparation, du service, mais aussi des apprentissages sans passer par l’étape monnaie. C’est un choix politique : le choix de ne pas être plus grand ou d’avoir des outils plus sophistiqués. L’essentiel de nos besoins c’est du savoir, des coups de mains, des outils, pas du confort ou un bon emplacement. (...)
On comprend bien que la question centrale n’est pas forcément la mécanique. Pouvez-vous me dire plus précisément pourquoi vous venez ici ?
(...) Roulement à Bill, c’est un endroit où il n’y a pas de hiérarchie, qui est mixte, qui n’est pas genré. Ce n’est pas un atelier de gars où dès que tu touches une clef ils vont se précipiter pour te la prendre des mains et dire « attends je vais te montrer, je vais faire ». Je n’aime pas spécialement bricoler mais je trouve ça hyper important parce que je suis autonome. Si je crève mon pneu en allant au taf c’est bien de savoir le réparer. C’est super important de gagner son autonomie. C’est politique parce que quand on n’a pas de thunes et qu’on dépend d’un vélociste c’est problématique, ou quand tu dépends de quelqu’un pour pouvoir te déplacer c’est vraiment galère. (...)