C’est fait : alors que le directeur de l’école privée l’Angelus, l’abbé Spinoza, a été mis en examen pour travail forcé et dissimulé, pour violences multiples, et a été placé sous contrôle judiciaire (avec interdiction de rentrer en contact avec des enfants et de résider dans le Cher [1]), le Tribunal administratif d’Orléans vient de rejeter la demande de réouverture en urgence de l’école privée hors contrat de Presly. Mais ce n’est pas tout, en marge de cette affaire, certains éléments laisseraient à penser que l’institution (« à but non lucratif ») l’Angélus a pu servir de discrète « vitrine » à des activités commerciales peu catholiques.
C’est ce que tendent à prouver les activités d’une petite officine liée à l’extrême droite et œuvrant en toute discrétion depuis près de dix ans dans le domaine de l’édition [2] : la SARL Agence Bellifontaine de Communication. Son gérant jusqu’en 2016, Adam Gwiazda, n’en est pas à son galop d’essai. Ce franco-polonais, plusieurs fois invité sur Radio Courtoisie [3], animait en 1999, avec Alexandre Kartzeff, le journal Jusqu’à nouvel ordre, journal proche du GUD et lancé grâce à de l’argent obtenu en collant pour la campagne européenne de Jean-Marie Le Pen [4]. Il a, par la suite, collaboré avec Frédéric Chatillon [5], proche de Marine Le Pen, ancien gudard et homme de l’ombre de l’extrême droite [6]. Bref, de quoi se constituer un solide réseau ainsi qu’un carnet d’adresse bien rempli.
Cette SARL est aussi connue comme maison d’édition sous le nom des Éditions Bellicum (siège social situé à Avon, Seine-et-Marne). Et c’est là que les choses commencent à être intéressantes : si les activités des Éditions Bellicum sur les réseaux sociaux (facebook, twitter...) permettent clairement de confirmer leur proximité avec l’extrême droite, elles permettent en outre d’établir un lien entre l’entreprise d’une part, et l’école privée de Presly et son directeur Régis Spinoza d’autre part. Ainsi, si la page facebook des Editions Bellicum ne cache pas ses sympathies pour les pages d’extrême droite de Riposte catholique, France Jeunesse Civitas, Minute hebdo, ou encore Dominique Venner, plus surprenant est de constater que le site officiel de l’éditeur redirige les visiteurs directement vers la page web de l’école Berrichonne ! Proximité entretenue aussi sur le compte twitter des mêmes éditions [7]. En effet, si jusqu’à présent celui-ci servait surtout à montrer son attachement pour des prélats comme le cardinal Ranjith [8] ou bien à faire de la pub pour des écrivains nationalistes chers à l’extrême droite française [9] ou encore à la revue Conflits lancée par Pascal Gauchon [10], ce compte, semble-t-il très informé et concerné, a pris vigoureusement la défense de l’abbé Spinoza dès la parution des tout premiers articles sur l’affaire de l’Angélus ! Un miracle de la technologie, sans doute.
Mais quoi de plus naturel après tout que des miracles pour un abbé intégriste qui sait les entretenir [11]. D’ailleurs en en voilà un nouveau puisque l’Angélus renaît (sous un autre nom).
Spinoza avait donc pris ses précautions et fait en sorte qu’une nouvelle association voie le jour avant même d’être mis en examen [12]. L’institut Angélus s’appellera désormais L’Institut Saint-Gabriel... et c’est sur Gensdeconfiance.fr (leBoncoin des cathos) que depuis quelques jours la nouvelle association [13] recrute des enseignants...
Miraculeux non ?