Grève chez Fil Bleu pour les conditions de travail et les salaires

Les syndicats CGT, FO et CFDT de Fil Bleu ont lancé un appel à la grève illimité à partir du mardi 2 septembre.

Edit : lundi soir vers 21 heures, Fil Bleu annonçait que le mouvement de grève était annulé. La grève a en fait été suspendue par les organisations syndicales, qui présenteront l’accord négocié avec la direction à une assemblée générale de travailleurs ce soir à 20 heures.

Comme en 2013, la grève fonctionnera par tranches de 55 minutes, avec des débrayages le matin, l’après-midi et le soir. Tous les salariés de l’entreprise sont concernés par le préavis de grève qui a été déposé, mais ce sont essentiellement les 450 conducteurs de bus qui devraient être dans l’action.

Michel Audineau, membre de la CGT – l’organisation majoritaire chez Fil Bleu – et secrétaire du comité d’entreprise, évoque la dégradation des conditions de travail. Des problèmes de temps de parcours, de pauses en bout de ligne, mais aussi d’effectifs. Car les embauches ne suffisent pas à remplacer les départs. La situation est si tendue que la direction doit rappeler des conducteurs en repos. Les salariés fatiguent, certains pètent les plombs. Alors que le taux d’absentéisme du réseau de Tours était particulièrement bas, il a explosé au cours des dernières années, et les compteurs d’heures à récupérer atteignent des niveaux records.

Une situation qui n’est pas unique chez Kéolis : en avril, à Caen, les salariés de Kéolis Atlantique étaient en grève pour des raisons similaires. Dans le journal Ouest France, on pouvait lire : « Sous-effectif, stress, absentéisme et turn-over sont devenus, selon le syndicat, une habitude dans l’entreprise chargée des transports en commun de l’agglomération caennaise. Un sous-effectif qui entraîne du stress et de l’absentéisme (taux de 8 à 10 %), notamment chez les conducteurs de bus et tram. »

Le 21 juin 2014, 71 % de l’effectif bus et tram de Fil Bleu était en grève, avec un taux de 92 % parmi les tramistes (conducteurs du tram). Un mouvement si massif que les premières rames de tram avaient dû être sorties par le chef d’exploitation et le directeur du poste de contrôle. Suite à cette action, la direction de Fil Bleu avait lâché sur certaines des revendications, en particulier pour les conducteurs de tram. Mais pour les conducteurs de bus, la situation reste dégradée.

Les revendications concernent aussi les salaires. Pour 2014, l’augmentation consentie par la direction ne dépasse pas 0,4 %, soit un taux inférieur à l’inflation. Les augmentations annoncées par la direction [1] correspondent en fait à l’application de décisions issues de négociations antérieures et qui n’avaient pas encore été mises en œuvre. Enfin, les syndicats craignent aussi une remise en cause des accords d’entreprise.

Des réunions ont été organisées en amont de la grève pour tenter de dénouer la situation, mais la direction a rejeté toutes les propositions des syndicats.

Notes

[1Dans la Nouvelle République, le patron de Kéolis Tours parle d’une augmentation de 3,8 % en 2014.