Depuis le 11 juin dernier, le collectif des Tourangeaux contre la loi Travail a revendiqué comme bien public, comme mur d’expression libre, les palissades de chantier des futurs hôtels de luxe situées en haut de la rue Nationale, côté Anatole France.
La municipalité a dans un premier temps effacé les mots des tourangeaux, puis s’est avouée vaincue sur cette première bataille en voyant qu’à peine recouverte de blanc, la surface retrouvait immédiatement sa nouvelle fonction urbaine, celle d’outil au service de la liberté d’expression. Qu’à cela ne tienne, la municipalité et la SET (aménageur officiel du projet urbain d’embourgeoisement du centre) ont commandé d’immenses fresques auprès de graffeurs (réduits à se vendre et abandonner la dimension contestataire au fondement de leur art), avec un objectif clair : effacer la parole du public et faire taire l’expression libre. La NR nous gratifie de quelques articles relatant l’histoire, courte mais déjà dense, de cet espace en train de se construire au rythme de ceux qui se l’approprient (parus les 16 et 19 juillet). On trouvera aussi un très bref micro-trottoir à la mode nounou dans sa parution d’aujourd’hui, et un témoignage plus instructif paru sur La Rotative hier.

Quant à nous, tourangeaux mobilisés contre la loi Travail et son monde, nous défendrons ce bien public qu’est le mur d’expression du haut de la rue Nationale, et continuerons de le tenir ouvert à tous, invitant les passants d’ici et d’ailleurs à s’y exprimer librement. Vous pouvez nous y retrouver tous les samedis après-midi, avec des marqueurs et des bombes colorées à disposition, de la nourriture à prix libre pour vous restaurer en bonne compagnie, et une zone de gratuité pour prendre et pour donner... Ainsi qu’une caisse de lutte qui se réjouira d’accueillir vos dons pour permettre à la mobilisation de continuer à vivre !