Le 8 novembre dernier, jour de présentation du Plan Hiver, 13 associations ont remis au représentant de Mme la Préfète un courrier insistant sur la nécessité de prendre les dispositions nécessaires concernant les nombreuses personnes à la rue à Tours : hommes, femmes, enfants et jeunes.
En dépit des affirmations de l’administration relayées par la presse, il ne s’agit pas pour nous de « postures » : avoir un toit, c’est un droit !
Loger toutes les personnes à la rue, c’est appliquer la loi !
Huit familles sont actuellement à la rue dont dix enfants, une femme enceinte et une femme gravement malade. Cinquante-cinq Mineurs Non Accompagnés qui ne sont toujours pas pris en charge par le Département [1].
Comment, dans ces conditions, alors que des êtres humains sont abandonnés par les pouvoirs publics, dans un pays riche comme la France, « dépassionner le débat » comme le disait le représentant de Mme la préfète dans La Nouvelle République du 9 novembre dernier ? Refuser une telle ignominie : est-ce cela ce que d’aucuns nomment une « posture » ?
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Si posture il y a, c’est bien celle de la préfecture :
2 novembre : Expulsion du CLOUS avec 30 policiers casqués et armés de flash-ball ;
3 novembre : Accueil policiers anti-émeute lors d’une manifestation ;
8 novembre : Contrôles d’identités lors d’une manifestation ;
12 novembre : Policiers chargés d’évacuer les tentes des associations qui continuent, malgré tout, comme elles le peuvent, à mettre les personnes à l’abri.
A combien pouvons-nous chiffrer cette posture martiale mise en place au lieu de prendre toutes les mesures d’urgence qui s’imposent pour mettre à l’abri des êtres humains ? La situation est inacceptable et ce n’est pas l’utilisation d’un appareil répressif qui arrêtera notre combat parce que ce combat est légitime.
Continuons à nous élever contre les discours gestionnaires qui enregistrent froidement le « flux migratoire sans précédent », « Tours comme lieu de passage » ou encore le fameux « appel d’air » si souvent évoqué par les pouvoirs publics pour se dédouaner de toute responsabilité. Il n’y a et il n’y aura jamais aucune raison valable pour abandonner des êtres humains aux dangers de la rue ! « De tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société toute entière », disait Victor Hugo.
Un rassemblement est organisé en soutien à celles et ceux qui n’ont pas de toits, le vendredi 16 novembre à 18h devant la gare de Tours. Rejoignez-nous !
Appel à l’initiative de Chrétiens-Migrants, du Collectif solidaire des réfugiés de Saint-Pierre-des-Corps, RESF et Utopia 56 Tours.