Cet après midi, mercredi 25 novembre 2015, nous étions une trentaine de militants devant les locaux de l’association Emergence pour protester contre les méthodes musclées employées par cette association pour expulser la famille R. de son logement.
Nous avons trouvé les grilles fermées, d’après M. Sekou Bangoura, le Président et la Directrice de l’association étaient en réunion à Paris. Nous avons essayé de discuter avec Monsieur Sekou Bangoura qui s’est présenté comme responsable du service de l’hébergement. Nous avons protesté contre le triple manquement à la légalité, dont l’association Emergence se rend coupable à l’égard des personnes qu’elle loge, à savoir :
1 — le fait d’être en période de trêve hivernale pendant laquelle aucune expulsion ne peut avoir lieu.
2 — l’hébergement d’extrême urgence (HEU) n’existant plus depuis le 1er septembre 2015, l’association ne peut se prévaloir des contrats abusifs qu’elle fait signer aux hébergés.
3 — Le manquement à la continuité de l’hébergement, en effet une fois à la rue, ces personnes sont condamnées à faire le 115, dispositif d’hébergement dont tout le monde sait qu’il est saturé et ne peut répondre au besoin de logement de ces familles.
Le dialogue avec Monsieur Sekou Bangoura, chef de service de l’hébergement, a été assez bref car nous avons été alerté par la famille qui pendant ce temps a eu la visite de « gros bras » envoyés par Emergence pour enlever le réfrigérateur de leur appartement.
C’est la quatrième fois, en un an, que nous nous indignons de ces méthodes et que nous les dénonçons publiquement sans jamais obtenir de réponses et sans effets. Ce sont exactement les mêmes méthodes qui ont été employées lundi dernier contre la famille R., que pour les deux autres familles pour lesquelles nous avions déjà protesté : intimidations, coupure de l’électricité, menaces de faire intervenir la police, vider le contenu du réfrigérateur dans l’évier, visites répétitives, harcèlement continuel.
A chaque fois il s’agit de familles en détresse, démunies, avec souvent des problèmes de santé, des enfants en bas âge, c’est de « l’abus de faiblesse ». La préfecture et son service de la Direction Départementale de la Cohésion sociale, qui finance entièrement cette association, lui fait ainsi exécuter ses bases œuvres dont elle ne peut ignorer que c’est au mépris de la loi en vigueur.
Ces méthodes sont d’autant plus inacceptables qu’il existe dans le département cent logements inoccupés et immédiatement habitables qui avaient été préparés pour accueillir des réfugiés [1] … qui ne viendront pas !