« En marche pour cinq ans de lutte » : la manifestation du 7 mai dispersée à coups de tonfas

Compte-rendu de la manifestation organisée à Tours suite à l’annonce de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République. Vers 23 heures, les flics ont frappé les derniers manifestants, blessant au moins une personne.

En réponse à différents appels, près de 100 personnes étaient réunies place Jean Jaurès aux alentours de 21 h. Macron président, il n’y avait quand même pas de quoi se réjouir, surtout pour celles et ceux qui ont lutté contre les politiques qu’il a participé à mener ces cinq dernières années. Une banderole annonçait la couleur :

« En marche pour cinq ans de lutte. »

La foule rassemblée part en manifestation rue Nationale, en balançant quelques slogans. Dans la rue du Commerce, alors que le cortège se dirigeait vers le lieu où les supporters de Macron étaient réunis, première apparition des flics bloquant la voie. Après un détour, la manif a débarqué place Plumereau, où le passage vers l’after des macronistes était de nouveau bloqué. LBD, boucliers, cagoules, et lanceurs Cougar [1], équipes de BAC sur le qui-vive... La disproportion entre les moyens déployés et l’ambiance de la manifestation était assez hallucinante. A l’intérieur de la Manufacture, l’arrière-ban le plus bourgeois du Parti Socialiste d’Indre-et-Loire se félicitait d’avoir finalement parié sur le bon cheval, protégé par ces flics en armure.

La balade s’est poursuivie dans les rues du Vieux Tours, avant de revenir place Jean Jaurès. Là, l’ambiance s’est rapidement tendue. Alors que de petits groupes étaient éparpillés de part et d’autre de la chaussée, sans hostilité, les flics ont soudainement chargé à coups de pieds et à coups de tonfas. Une manifestante est restée au sol, salement amochée par les coups des policiers. Quand un policier a tenté de la relever sans ménagement, des protestations ont fusé, entraînant une nouvelle charge, une nouvelle volée de coups de tonfas, et des giclées de gazeuse.

Extrêmement agressifs, les flics ont continué à pourchasser tous les groupes de plus de trois individus aux alentours du tribunal, sans hésiter à braquer leurs LBD à hauteur de visage. Au moins deux interpellations ont été recensées.

Notes

[1Armes qui servent à lancer des cartouches de gaz lacrymogène.