Des sous, y’en a pour la répression : la France, championne des drones policiers

Le ministre de l’Intérieur vient d’annoncer un plan d’équipement massif grâce aux expérimentations menées par la préfecture de police de Paris. Le site Paris-luttes.info détaille les enjeux de cette décision, et revient sur le drone d’Aucard de Tours. Extraits.

Les supporters du Créteil Lusitanos n’ont pas dû trop réagir. L’annonce de leur utilisation comme cobayes des drones policiers de la préfecture de police de Paris avait suscité peu d’intérêt. Mais le ministre de l’Intérieur Cazeneuve n’en a semble-t-il pas perdu une miette. Cette première expérimentation publique en France, il l’a suivie avec soin. A tel point qu’il a décidé cette semaine d’annoncer un plan d’équipement d’une ampleur jamais vue en terme de maintien de l’ordre.

Pour la bagatelle de 108 millions d’€, la police nationale et la gendarmerie française vont se doter des gadgets technologiques qui font rêver tous les poulets du monde entier. Des drones policiers, en particulier. (...)

108 millions d’€, c’est une somme qui parle peu. A titre de comparaison, c’est proche du montant que l’Etat français a déboursé, entre 2007 et 2013, pour aider les communes françaises (hors Paris) à se doter de vidéosurveillance : 133 millions d’€. (...)

Ce plan massif est sans précédent (à notre connaissance) parmi les polices du monde entier en terme de drones policiers, leur grand fantasme ces dernières années (...). La défaite des flics à Notre-Dame-des-Landes ou le souvenir cuisant des émeutes de 2005 n’y sont peut-être pas pour rien. Mais avec cette annonce de Cazeneuve, les condés peuvent se rassurer. Dans le domaine de la répression, pas de souci : notre pays est à la pointe. La préfecture de police de Paris, son champion. Et les start-up parisiennes chères à Hidalgo, leur avant-garde. (...)

Ces plans d’équipement ne peuvent se faire sans le silence complice de la population. Dans le cas de l’accoutumance aux drones, on a pu mesurer l’efficacité de la promotion des derniers gadgets technologiques. Cela, grâce à des utilisations "civiles" particulièrement encouragées et mises en valeur ces dernières années en France, dans la presse, l’agriculture ou la photographie. Une "filière" en réalité particulièrement soutenue par l’industrie militaire.

La frontière entre le civil et le répressif n’existe pas au sujet des drones comme le rappelait La Rotative, en mai. Un article s’énervait à l’annonce de la présence d’un robot au-dessus des têtes des festivaliers lors d’un événement "alternatif". Il citait pour l’occasion un haut gradé de l’armée française :

La présence de drones en France est importante pour poursuivre « l’acculturation […] des populations au fait dronique »

Pour preuve, le gentil photographe aérien qui pilotait le drone du festival Aucard était en réalité expert en essaim de drones. Ce dispositif "innovant" a été mis en place par l’armée française et testé grâce à des écoles d’ingénieurs. Tant qu’à faire, autant avoir une armée de robots gérée par une seule personne. Les flics ne comptent pas en effet en rester au stade du jouet téléguidé.

L’intégralité de l’article est à lire sur Paris-Luttes.info : Des sous, y’en a pour la répression : la France, championne des drones policiers