Alors que la Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme de 1983 allait bientôt s’élancer à travers le territoire français, de jeunes habitants du quartier de la Rabière (la « ZUP ») de Joué-lès-Tours, réalisaient «  C’est là qu’on habite  », court-métrage documentaire montrant analysant les réalités vécues dans leur environnement quotidien.

L’idée de faire un film ensemble était venue de rencontres, d’engagements solidaires antérieurs, amenant à prendre conscience que les inégalités et leur cortège d’injustices n’ont rien d’une fatalité ; mais peuvent être dénoncés et combattus par celles et ceux qui les vivent, en se solidarisant pour mieux s’organiser collectivement et durablement. Bientôt ces jeunes de la Rabière à Joué-Lès-Tours, mais aussi d’autres quartiers populaires de Tours ou de son agglomération, allaient se joindre aux mobilisations autour de la Marche de 83, puis à sa suite à mobylettes, Convergence 84.

Ces étapes marquantes des luttes de l’immigration et des quartiers populaires ont été l’occasion de s’organiser plus largement pour une réelle égalité des droits, contre le racisme des lois et des pratiques institutionnelles discriminatoires gangrénant le « vivre ensemble » dans la société française. Qu’est-ce qui a été gagné ou perdu depuis lors ? Comment nous en inspirer, quelles leçons en tirer pour tout ce qui reste à conquérir aujourd’hui ?

Nous en reparlerons après la vidéo-projection de « C’est là qu’on habite  », avec deux de ses auteurs, Driss El Mkadem et Mohamed Lasla, et avec Catherine Lison-Croze, alors jeune avocate engagée à leurs côtés, aujourd’hui retraitée militant toujours aussi activement pour l’égalité des droits et contre le racisme, au sein de la Ligue des Droits de l’Homme d’Indre-et-Loire qu’elle préside.