Christophe Bouchet et les lumières de la ville

La nouvelle initiative de la mairie pour amuser les touristes consiste à projeter des flocons animés et des spots de lumière colorée sur des bâtiments du centre ville, pour la modique somme de 6 millions d’euros.

Le samedi 17 novembre, la municipalité inaugurait le « Parcours lumière », une « mise en lumière du patrimoine du Vieux -Tours », soit une dizaine de lieux éclairés au fil des saisons, chaque nuit jusqu’à minuit ou 1h.

Les gargouilles animées des Illuminations de la cathédrale évoquaient Le Bossu de Notre-Dame ; à l’occasion des fêtes martiniennes, des opposant-es avaient accusé la mairie de faire de saint Martin « le Mickey Mouse » de la Touraine ; un nouveau stade est atteint avec cette mise en lumière qui donne au centre ville un air de parc d’attraction. Bienvenue à Disneyland.

Une fois de plus, l’objectif affiché de cette nouvelle initiative consiste à attirer les touristes, comme le déclare le maire :

Je vois deux raisons à cet investissement : la fierté de notre patrimoine avec les 2.000 ans d’histoire de notre ville, et le développement du tourisme avec du contenu.

Question contenu, il faut pourtant se contenter de « scénarios » indigents, tel celui proposé pour la période de Noël, présenté en ces termes sur le site de ville :

Près du pôle Nord, dans un endroit reculé, une usine étrange fabrique des flocons de neige. De cet univers froid, « Flocon de Noël » parvient à s’échapper. Il part à l’aventure, attiré par les lumières scintillantes d’une place particulièrement animée : la place Plumereau.

Pollution lumineuse et protection de la nature

Après la mise en lumière du Vieux-Tours, la ville compte s’attaquer aux bords de Loire. Tant pis s’il s’agit d’un site protégé estampillé « Natura 2000 », ce qui suppose d’y limiter la lumière artificielle pour ne pas nuire à l’écosystème. La pollution lumineuse générée par l’éclairage artificiel est en constante progression, et produit des ravages sur la biodiversité. Même si la mairie se vante d’avoir mis en place un système qui consomme peu d’énergie [1], les effets néfastes d’une telle politique d’illumination ne se limitent pas aux émissions de CO2.

Encore une fois, on constate que les questions écologiques arrivent derrière l’objectif de développement touristique poursuivi par la mairie. Mais qu’est-ce que l’on ne ferait pas pour rayonner ?

Notes

[1Sur le site de la ville, on peut lire : « Grâce à l’utilisation de LED et d’équipements très peu énergivores, la consommation électrique annuelle du Parcours Lumière correspond à une puissance de 20 kw consommée, soit l’équivalent de 8 cycles de machine à laver. ».