Ce mardi 20 avril au matin très tôt, un dispositif policier accompagné par une armada d’engins de chantier a été déployé pour dévaster les terres de l’avenue de Langres occupées depuis le 17 juin 2020, lors de la journée contre la réintoxication du monde.
Plusieurs bulldozers, pelleteuses, porte-chars et manitou de l’entreprise DESERTOT ont été mobilisés pour tenter de mettre fin aux jardins, ainsi que des bucherons qui ont été chargés de tronçonner les arbres. La municipalité déploie les grands moyens. Fleurs, brins d’herbe, tout y passe. La volonté est claire : rien ne doit rester de ce qui peut ressembler à de la verdure. Cette opération de saccage arrive au début du printemps alors que depuis des semaines les jardinièr·es s’étaient remis·es à la tâche pour faire de cet endroit un lieu de passage ouvert et partagé entre les riverain·es.
La maison située au milieu des jardins reste protégée par une décision de justice, et ne sera pas expulsée (sauf si les flics décident de passer en force illégalement). C’est d’ailleurs grâce à la présence des habitant·es dans cette maison que l’alerte a été donnée tôt dans la matinée. L’appel relayé par des voisin·es ami·es a permis que des personnes solidaires convergent dès les premières minutes. Celles-ci ont tenté de bloquer les engins de chantier en débordant le dispositif policier qui venait à peine de se mettre en place. Quelques personnes ont ainsi pu rejoindre la maison pour la défendre, pendant que plusieurs autres montaient sur le toit de la maison.
Rapidement, face à l’arrivée de personnes déterminées à défendre les jardins, les forces de l’ordre se sont mis à gazer. Les manifestant·es ont continué à harceler le dispositif policier en le coutournant à plusieurs reprises. Différentes formes de résistance se sont alors déployées : un engin a été endommagé, les camions bennes ont été bloqués alors qu’ils emportaient la terre... La mairie non contente de tout détruire a choisi de piller la terre végétale. Mardi à 13h, ce sont déjà plus de 40 camions de terre végétale qui ont été arrachés aux jardins.
L’objectif est clair : la mairie va laisser derrière elle un paysage lunaire pour ensuite mieux se gargariser de défendre l’écologie à Dijon. L’hypocrisie municipale n’a pas de limite. D’un côté elle candidate pour être capitale verte européenne, de l’autre elle détruit les terres et les initiatives qui s’organisent pour les défendre. Alors que la résistance à la métropolisation dijonnaise ne cesse de s’intensifier depuis un an, on a hâte de voir quels arguments bidons vont être déployés pour venir justifier pareil désastre écologique.
Depuis mardi marin, les gestes de résistances s’enchainent. Une manifestation est appelée samedi à 14h. Tous les gestes de soutiens et de solidarités envers les occupant·es et jardinièr·es sont les bienvenus.
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