Chinon : le ras-le-bol des agents municipaux

Ce mardi 28 juin, à l’appel des syndicats FO et CGT, une trentaine d’agents municipaux de la Ville de Chinon ont interpellé élus et administrés avant le conseil municipal. Ils dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail ainsi qu’une détérioration du service public local.

Avant la séance du conseil municipal, une trentaine des 160 agents de la Ville de Chinon ont interpellé élus et administrés à l’entrée de l’Hôtel de Ville pour manifester leur ras-le-bol.

Une lettre ouverte au maire, aux élus et à la directrice générale des services était remise à l’occasion, dénonçant une dégradation alarmante des conditions de travail, une absence de communication descendante et transversale, la non prise en considération de la communication ascendante, engendrant un fonctionnement difficile des services, voire même un réel dysfonctionnement, et une mise en péril du service public local.

La tourmente financière que traverse la Ville de Chinon ne peut expliquer à elle seule cette dérive managériale et la perte de confiance des agents communaux envers leur autorité territoriale.

Pour maintenir un service public local de qualité, les employés municipaux revendiquent une modification de l’organisation du travail à travers un dialogue constructif et un pacte de confiance établi avec les élus et les différentes directions des services municipaux de la Ville de Chinon.

Lettre ouverte des syndicats CGT et FO des territoriaux de Chinon à Monsieur le Maire, aux élus et à Madame la directrice générale des services

Le bon fonctionnement de notre collectivité territoriale et le service public de qualité rendu et attendu par les habitants mis en péril !

Il nous semble important de vous faire part de nombreuses remontées de dysfonctionnements dans le circuit de décision, de la perte de légitimé des agents vis-à-vis de leurs partenaires/usagers, de la non prise en compte de l’expertise professionnelle des agents, de décisions prises sans explication, de perte de sens et de climat de défiance... Ce constat nous amène à devoir (re)poser le cadre d’intervention et rappeler le rôle de chacun. Il est important de rappeler que celui qui a le pouvoir de décision n’a pas nécessairement l’expertise, et vice-versa.

Une grande partie du personnel communal constate depuis plusieurs mois une dégradation alarmante des conditions de travail, engendrant un fonctionnement difficile des services et une détérioration inquiétante du service public local, ainsi qu’une angoisse d’aller au travail, ce qui génère prise de médicaments, absentéisme récurrent, manifestations de stress, manque de motivation, agressivité entre collègues, peur de mal faire, isolement, etc...

Cette situation implique de prendre en considération la dimension collective de ce phénomène au lieu de le circonscrire à des simples manifestations individuelles.

Le manque de reconnaissance des métiers et des compétences par l’autorité municipale, une réorganisation globale faite sans d’indispensables études d’impact préalables, et sans concertation, une commande confuse et opaque, sont les principales causes de cette dégradation des conditions de travail dans la collectivité.

La mutualisation et la réorganisation générale des services impliquent des changements dans le fonctionnement de ces derniers. Malheureusement, ces changements ont été mis en place sans concertation et communication avec les agents ; cette absence de communication entre les différents niveaux de la hiérarchie et du personnel donne lieu à des interprétations, des rumeurs, des informations contradictoires qui ne font qu’augmenter le niveau d’inquiétude et de malaise.

Le DIALOGUE agents/élus ne peut pas se résumer aux seules instances légales que sont le Comité Technique et le Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail. Chaque agent doit se sentir concerné par la vie de la collectivité et entendu de sa hiérarchie et des élus.

En tout état de cause, il est évident que des relations saines, respectueuses et une collaboration efficace, chacun dans son rôle respectif, permettraient de rendre un service public local de qualité, au profit des habitants.

Il faudrait établir un VÉRITABLE PACTE DE CONFIANCE à tous les niveaux afin que chacun se sente impliqué et motivé dans son travail pour parvenir enfin à retrouver ce feu « esprit d’entreprise » !

Nos syndicats se devaient donc, par cette lettre, de relayer l’incompréhension et le malaise des agents de notre collectivité.

Veuillez recevoir Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus et Madame la Directrice générale des services, l’expression de nos salutations respectueuses.

Les syndicats CGT et FO des territoriaux de la Ville de Chinon