Blois : 240 emplois supprimés chez Delphi d’ici 2018 ?

L’équipementier automobile lance un scénario qui n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé pour l’usine Michelin de Joué-Lès-Tours, afin de fermer le plus grand site français du groupe.

Depuis 2005, les fermetures des sites français s’enchaînent au sein de Delphi [1], comme le montre la carte réalisée par la section blésoise CGT du groupe industriel, spécialisé dans la production d’équipement pour les véhicules automobiles :

Dernière victime ? Le site de Périgny (La Rochelle), qui a compté jusqu’à 1 000 salarié-es et qui ferme dans quelques mois en licenciant les 329 « survivant-es » [2] des vagues successives de licenciements et de départs volontaires. Le dernier plan de licenciement, début 2014, concernait 66 postes à Périgny et 136 à Blois.

Prochaine victime ? Le site de Blois justement et ses 1 522 salarié-es, selon la CGT qui décrit un scénario très proche de ce qui s’est passé à Michelin Joué-lès-Tours : mutation de personnels de sites récemment fermés, d’où un « sureffectif » prévisible, mis en avant par la direction qui invoque un marché évidemment « en contraction » et cache (mal) une montée en régime des sites en Europe de l’Est [3] et en Chine. Puis viennent la limitation de la production et enfin le départ des machines vers d’autres usines encore plus rentables...

Tract CGT du 1er décembre 2015

Ainsi, la production prévue dans les prochaines années à Blois est limitée à 10 000 injecteurs par jour contre 17 000 aujourd’hui. Ce qui rend mécaniquement déficitaire le site blésois, et donc donne une raison artificielle de licencier malgré des bénéfices records et des subventions en tous genres, comme le montre ce tableau prévisionnel extrait d’un tract CGT :

Étape ultime ? Comme à Michelin Joué-lès-Tours, soit laisser une petite unité, soit carrément fermer le site. La CGT lance donc une consultation auprès des salarié-es pour décider collectivement des méthodes d’action pour contrer la direction. Histoire de ne pas finir comme le district industriel de Romorantin, spécialisé aussi dans l’équipement et les pièces pour l’automobile avec comme tête de file Matra, liquidé en 2003. Il n’y reste plus qu’un musée pour les touristes et les nostalgiques...

P.-S.

Le contact du syndicat CGT est le suivant :
CGT Delphi Blois, 9 Boulevard de l’Industrie, Blois (Ligne A direction Polyclinique, arrêt Industrie)
02.54.55.58.58
cgt.delphi.diesel@wanadoo.fr

Notes

[1De plus de 3 500 salarié-es en France en 2008, les effectifs de l’entreprise passent en dessous des 2 000 salariées fin 2016 selon les premières estimations

[2Terme utilisé par la section... CFE-CGC Delphi de Blois qui consacre son tract d’octobre à... la souffrance au travail ! Sur cette question : A Joué-lès-Tours, Michelin embauche... un médecin du travail

[3Le site roumain, malgré ses 1 932 salarié-es, est quasi saturé !