Depuis 2005, les fermetures des sites français s’enchaînent au sein de Delphi [1], comme le montre la carte réalisée par la section blésoise CGT du groupe industriel, spécialisé dans la production d’équipement pour les véhicules automobiles :
Dernière victime ? Le site de Périgny (La Rochelle), qui a compté jusqu’à 1 000 salarié-es et qui ferme dans quelques mois en licenciant les 329 « survivant-es » [2] des vagues successives de licenciements et de départs volontaires. Le dernier plan de licenciement, début 2014, concernait 66 postes à Périgny et 136 à Blois.
Prochaine victime ? Le site de Blois justement et ses 1 522 salarié-es, selon la CGT qui décrit un scénario très proche de ce qui s’est passé à Michelin Joué-lès-Tours : mutation de personnels de sites récemment fermés, d’où un « sureffectif » prévisible, mis en avant par la direction qui invoque un marché évidemment « en contraction » et cache (mal) une montée en régime des sites en Europe de l’Est [3] et en Chine. Puis viennent la limitation de la production et enfin le départ des machines vers d’autres usines encore plus rentables...
Ainsi, la production prévue dans les prochaines années à Blois est limitée à 10 000 injecteurs par jour contre 17 000 aujourd’hui. Ce qui rend mécaniquement déficitaire le site blésois, et donc donne une raison artificielle de licencier malgré des bénéfices records et des subventions en tous genres, comme le montre ce tableau prévisionnel extrait d’un tract CGT :
Étape ultime ? Comme à Michelin Joué-lès-Tours, soit laisser une petite unité, soit carrément fermer le site. La CGT lance donc une consultation auprès des salarié-es pour décider collectivement des méthodes d’action pour contrer la direction. Histoire de ne pas finir comme le district industriel de Romorantin, spécialisé aussi dans l’équipement et les pièces pour l’automobile avec comme tête de file Matra, liquidé en 2003. Il n’y reste plus qu’un musée pour les touristes et les nostalgiques...