Sachant qu’elle risquait de se retrouver à la rue, la famille — qui compte un jeune bébé — a refusé de quitter le logement où elle se trouve depuis quatre mois. Trois pièces partagées avec un autre couple et son enfant, dans un immeuble situé le long de la ligne de tramway.
Arrivés vers 11h, les salariés d’Emergence, association tourangelle qui emploie une trentaine de personnes et « gère » notamment l’hébergement d’urgence, ont constaté le refus de la famille de partir. Puis sont revenus pour retirer tous les fusibles du compteur électrique et tenter de changer la serrure de l’appartement.
C’est le fils âgé de quinze ans qui raconte : l’agressivité du personnel d’Emergence, le malaise de sa mère qui a conduit à appeler les pompiers... Interrogé, l’avocat qui suit le dossier de la famille affirme que le changement de serrure et la coupure d’électricité sont parfaitement illégaux. Pourtant, d’après des personnes engagées pour le droit des réfugiés et le droit au logement, ce ne serait pas la première fois qu’Emergence emploie de telles pratiques.