A Tours, les opposant-es à la loi Vidal votent le blocage et l’occupation de la fac des Tanneurs

Réuni-es en assemblée générale le 3 avril, les étudiant-es qui luttent contre la loi réformant les modalités d’entrée à l’université ont décidé la mise en place d’un blocus reconductible.

La mobilisation démarrée au début du mois de février contre la loi « relative à l’orientation et la réussite des étudiants » se poursuit. Ce mardi 3 avril, plus de 200 étudiant-es ont voté le principe d’un blocage reconductible et d’une occupation. Dans la foulée, un vote a validé la mise en œuvre du blocage dès le 3 avril au soir, pour trois jours. L’AG, qui réunissait environ 350 participant-es, s’était d’abord prononcée en faveur d’une participation des personnes non étudiantes au vote.

La réforme de l’université, portée par la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal, instaure un processus de sélection à l’entrée des facultés. Une mesure largement critiquée depuis son annonce et sa mise en œuvre.

Les étudiant-es avaient déjà occupé le site des Tanneurs dans la nuit du 13 au 14 mars, occupation qui avait été suivie du blocage de la faculté, en réaction à la venue d’Emmanuel Macron et Frédérique Vidal à Tours.

A l’université de Nantes et à la fac de Tolbiac (Paris), les étudiant-es ont voté le blocus illimité jusqu’au retrait de la loi Vidal.


Communiqué des étudiant-es moblisé-es contre la loi Vidal

Considérant la volonté du gouvernement de maintenir la loi Vidal, c’est-à-dire à la fois la sélection à l’entrée de l’Université mais également son intégration dans la flexibilité du marché du travail ; avec pour conséquence, à terme, la privatisation massive de l’Université et donc la disparition des formations les moins rentables ;

Considérant la situation générale, à savoir d’une part l’élargissement récent du mouvement anti loi-Vidal avec le blocage de nombreux sites universitaires comme à Montpellier, Rennes ou Nantes, et, d’autre part, l’actualité du front social avec les mouvements de grève des cheminot-es, éboueur-es, électricien-nes, personnel-les d’aviation... ;

Considérant qu’il s’agit là non d’une erreur de parcours de la part du gouvernement mais de la matérialisation d’une volonté de passage en force vers le tout-libéral, quitte à s’inscrire sciemment dans la stratégie de la tension chère à Thatcher avec pour but non avoué l’éradication des dernières contradictions syndicales et militantes ;

Parce que le modèle que l’on veut nous vendre a montré ses limites partout où il a été mis en place ; parce que nous avons toutes et tous, sans restriction de moyens ou de filières, le droit à des études de qualité et des débouchées non marchandes ; parce que l’Université est un espace où s’acquiert non l’esprit de concurrence ou d’exclusion mais culture et esprit critique ;

Nous, étudiant-es de Tours, réuni-es en Assemblée Générale, nous nous déclarons solidaires de tous les étudiant-es en lutte partout en France et de tous les salarié-es du privé/public qui se battent contre la logique similaire du Gouvernement ; nous appelons les cheminot-es, grévistes, syndicats, collectifs à nous rejoindre à l’Université pour penser une convergence concrète de nos luttes ; en raison de quoi nous proclamons l’occupation et le blocage du site des Tanneurs de l’Université de Tours pour ces trois prochains jours. Ce blocage doit nous permettre de nous retrouver et d’échanger pour construire le rapport de force qui permettra l’établissement d’une situation pérenne pour tous. Des ateliers, projections et conférences sont en train d’être organisés, quiconque souhaite nous épauler est le bienvenu.

Compte tenu des propos de l’actuel président, M. Vendrix, nous appelons quiconque aurait des connaissances médicales à se mettre en contact avec nous dans le cas possible d’une intervention des forces de l’ordre.