Dès le matin, les lycées Vaucanson et Paul-Louis Courier avaient été bloqués par des élèves. A 10h, alors qu’un certain nombre de manifestant-es étaient déjà regroupés place de la Liberté, ils ont été rejoints par un important cortège de cheminot-es en grève, d’étudiant-es et de lycéen-nes.
La manifestation a remonté le centre ville jusqu’à la place Anatole France, réunissant environ 5 000 personnes dans une ambiance à la fois joyeuse et déterminée [1]. Une grosse banderole, sur laquelle était marqué : « Grève générale jusqu’au retrait de la loi Travail ; la régression sociale ne se négocie pas, elle se combat !!! », avait été accrochée à la façade de la mairie.
Arrivée place Anatole France, le cortège a emprunté l’avenue Malraux, en direction de l’autoroute A10. Ce qui n’a pas dû plaire au préfet, qui avait lourdement insisté la semaine dernière pour que les manifestations restent dans les limites prévues. Ce prolongement était pourtant sympathique, c’est pas tous les jours qu’on manifeste au soleil et en longeant la Loire. Et puis, depuis le début de la mobilisation, on n’avait pas souvent débordé le cadre imposé.
Lorsque la manifestation est arrivé au pont Mirabeau, on devait encore être environ 2 000. Mais des flics en tenue anti-émeute ont mis un coup d’arrêt au cortège, protégeant l’accès à l’autoroute. Un face-à-face a suivi, et les rangs des manifestants se sont progressivement dégarnis.
Avant que le chef des flics ne nous balance ses sommations d’usage, on est repartis en cortège vers le sud, espérant vaguement pouvoir accéder à l’autoroute par le boulevard Heurteloup. Mais les flics nous avaient précédé-es et bloquaient de nouveau les accès, flashballs au poing.
Le cortège, collé au train par deux camions policiers, s’est alors dirigé vers la gare, dont les grilles avaient été baissées. A ce stade-là, c’est le camion de Solidaires qui assurait la sono. On était encore 3 à 400. La manifestation a redescendu la voie de tram, jusqu’à parvenir à un point du grillage de la gare qui était opportunément ouvert. Les manifestant-es se sont alors engouffré-es dans cette entrée improvisée pour envahir les voies, en scandant : « Et la gare elle est à qui ? Elle est à nous ! »
Une demi-heure plus tard, les occupant-es sont reparties en cortège et ont emprunté la rue de Bordeaux, scandant au passage quelques slogans contre McDo et le patronat. Place Jean Jaurès, un nouveau face-à-face a eu lieu avec les flics, qui bloquaient le boulevard. La manifestation est repartie par la rue Nationale, puis par les rues du Vieux Tours pour rejoindre la fac. A ce stade, seuls quelques flics de la BAC suivaient encore le cortège.
La manif a donc duré cinq heures, et a permis de rappeler que la détermination des opposant-es à la loi Travail ne faiblissait pas.
Ce jeudi à 18h, un rassemblement est prévu à l’espace Ligéria de Montlouis-sur-Loire, où doit avoir lieu l’assemblée générale du MEDEF d’Indre-et-Loire.