Après la manif interprofessionnelle de ce jeudi 8 octobre, on fait le point avec les militant-es Solidaires Etudiant-es dans leurs locaux du site Tanneurs sur les raisons de la colère universitaire aboutissant au rassemblement de la semaine prochaine.
L’intersyndicale du mercredi 1er octobre a réuni Solidaires Etudiant-es, Sud Recherche, CGT B.I.A.T.O.S.S. [1] et FSU (SNASUB et SNESUP).
Si les revendications communes sont similaires aux décennies précédentes en ne dépassant guère le tryptique classique « tables, gommes, crayons » [2], Solidaires Etudiant-es veut aller plus loin. Ce n’est pas seulement la baisse de budget de 3% et l’augmentation du ratio d’étudiant-es par enseignant-e (notamment en fermant les petites filières) qui est critiquée, c’est aussi la sélection larvée en première année de licence (L1) notamment en psychologie et en AES [3], l’autonomie sans fin des universités qui les mettent en concurrence les unes avec les autres pour le plus grand bonheur du secteur privé qui avait déjà des personnalités qualifiés au Conseil d’Administration avec droit de vote.
Fac ouverte aux enfants d’ouvriers, fac fermée aux intérêts privés !
Au total il y a pas moins de 6 modalités d’intervention [4] des « partenaires extérieurs » : citons en particulier la fondation Rabelais qui non seulement reçoit des dons mais avait par exemple lancé en début d’année un appel à souscription pour financer un débitmètre remis le 22 juin 2015 au CHRU de Tours à l’occasion de la journée nationale du don d’organes ou encore des partenariats publics privés tels que Sanofi et le laboratoire d’excellence MAbImprove ou encore le Centre d’Etudes et de Recherches Technologique en Microélectronique (C.E.R.T.E.M.) réunissant l’université François-Rabelais de Tours, l’université d’Orléans, le CNRS et le CEA Le Ripault, en partenariat avec la société STMicroelectronics et financé partiellement par Tours plus et la Région Centre Val-de-Loire. Enfin Solidaires Etudiant-es critique aussi la « pédagogie des compétences » qui est une mystification pédagogique (.pdf) signifiant la soumission absolue du savoir au marché achevant le phagocytage de l’université par l’entreprise... Par exemple, pour obtenir une licence, il y a l’obtention obligatoire de 6 « points mobiles » sanctionnant des actions de professionnalisation comme par exemple le suivi d’une UE dite mobile (1 point), un contrat à Mac Do de 2 mois (4 points) etc.
Quelques infos supplémentaires ci-dessous dans le tract de mobilisation de Solidaires Etudiant-es Tours.
Mobilisons nous pour l’Enseignement supérieur et la Recherche
TD surchargés, amphis bondés, bâtiments en mauvais état, galères en tout genre (bourses, transports, salariat étudiant...)... Nous connaissons tous ces problèmes. Ils ne tombent pas du ciel, mais sont le résultat de la politique universitaire menée par les gouvernements successifs depuis des décennies.
Le budget de l’Université François-Rabelais a baissé de 3% cette année. La conséquence ? Des suppressions de postes et de filières annoncées ; la généralisation de la sélection, non seulement en master mais de plus en plus en licence.
Tout cela remets non seulement en cause le droit d’accès de toutes et tous à l’Université, mais en plus dégrade profondément les conditions d’études de celles et ceux qui parviennent à accéder au supérieur.
De même, les suppressions de postes annoncées, alors que le nombre d’étudiants va augmenter, vont profondément dégrader les conditions de travail des enseignants. Le manque de moyens oblige les chercheurs à partir à la chasse au financement, au lieu de pouvoir se concentrer uniquement sur leurs activités de recherche.
Cette situation est intenable ; aussi, le 16 octobre, l’ensemble des syndicats de salariés et d’étudiants de l’Université François-Rabelais appelle à un rassemblement à 13h devant l’entrée Thélème (site des Tanneurs), avant d’envoyer une délégation à la Présidence.
Venez nombreuses et nombreux ; les premiers concernés par la ruine de nos universités, c’est nous !
solidaires.etudiant.e.s.tours@gmail.com
0675573367
