D’après La Nouvelle République, l’adjoint à la sécurité, Olivier Lebreton, préparerait un arrêté qui « donnerait à la police municipale les moyens d’agir face aux groupes d’individus avec chiens qui se montrent menaçants envers les passants, ou encore contre les personnes se livrant à la mendicité agressive ou en bande organisée. »
On l’avait signalé, Babary, le nouveau maire, fantasme complètement sur le nombre de chiens qui se baladent dans les rues de Tours : il n’hésitait pas, dans ses meetings de campagne, à évoquer des meutes comptant jusqu’à trente chiens dans la rue Colbert.
On avait aussi signalé, dans notre article sur l’arrêté anti-mendicité pris par le précédent maire, que la mendicité agressive ou sous la menace d’un animal dangereux était déjà réprimée (article L312-12-1 du code pénal). L’arrêté que compte prendre Lebreton relève donc de l’effet d’annonce pour satisfaire son électorat. C’est aussi une manière de conforter la police municipale et d’orienter plus directement son action vers la chasse aux pauvres. Virer ces « individus » du centre-ville, c’est une bonne manière d’invisibiliser la misère qui frappe de plus en plus de foyers.
A titre anecdotique, on peut noter que, lorsqu’Olivier Lebreton était allé se confier aux cathos de RCF pendant la campagne électorale, il s’était abstenu d’annoncer que sa première mesure consisterait à faire la chasse aux pauvres. En bon bourgeois, il avait déclaré : « Il n’y a rien de pire que l’atteinte aux biens ». La journaliste de RCF indiquait alors que le quadragénaire bossant dans l’immobilier avait pour mission de faire de la sécurité « un sujet plus humain et de ne pas agir en cow-boy ». Du coup, on l’invite à aller lire notre article sur les violences à Tours : Quand Tours avait des allures de western.
Pour rappel, pendant que la mairie fait des annonces, les structures d’aide sociale se cassent la gueule.