Terres agricoles : des actes plutôt que des postures

La Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, l’UDSEA et les Jeunes agriculteurs se sont alarmés d’un projet d’achat de centaines d’hectares par un investisseur dans le Lochois. La Confédération paysanne de Touraine a été agréablement surprise de cette prise de position par des acteurs s’étant jusqu’à présent plutôt illustrés par leur immobilisme voire leur soutien direct à l’agrandissement des fermes. Elle demande maintenant des actes concrets pour favoriser l’installation de paysans. Communiqué.

Une annonce foncière a été publiée pour proposer 725 hectares de terres dans le Lochois. Un investisseur se serait positionné. Des dispositifs existent pour favoriser les candidats qui cherchent à s’installer ou à conforter leurs petites exploitations ; la Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER) a pour mission d’analyser les dossiers avec ces critères. Mais le système a des failles, on a vu par exemple récemment un cas dans l’Indre où des investisseurs ont pu acquérir de grandes surfaces sans passer par la SAFER.

La Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, l’Union départementale des syndicats d’exploitants agricoles [1] et les Jeunes agriculteurs se sont alarmés, à juste titre, de ce projet d’achat par un investisseur [2] : « La priorité de la SAFER doit être l’installation des jeunes et la pérennité des exploitations », prévient dans cet article le président de la Chambre, Henry Frémont.

La Confédération paysanne est agréablement surprise de cette prise de position par des acteurs s’étant jusqu’à présent plutôt illustrés par leur immobilisme voire leur soutien direct à l’agrandissement. Nous espérons que ces paroles seront suivies d’actes pour favoriser des paysans nombreux sur le territoire : nous attendons par exemple qu’ils réclament maintenant que les aides publiques qui sont actuellement distribuées proportionnellement à la surface (favorisant l’agrandissement des fermes) soient plutôt distribuées en fonction du nombre d’actifs agricoles, pour favoriser les installations nombreuses et l’emploi sur les fermes. Il ne suffit pas de déclarer vouloir « [défendre] une agriculture à visage humain », il faut œuvrer pour la rendre possible !

Le comité SAFER du 26 janvier, auquel siège la Confédération paysanne, a reporté l’examen du dossier au 23 février. Concrètement, cela laisse le temps à tout candidat de se signaler comme intéressé, pour que la SAFER préempte les terres.

Le défi maintenant est de pouvoir replacer toute la surface à des paysans.

La Confédération paysanne de Touraine :

  • demande aux parlementaires de prendre leurs responsabilités et de faire évoluer le cadre légal pour donner de réels moyens à la SAFER pour favoriser les candidats qui souhaitent s’installer ou conforter leurs fermes ;
  • invite toutes les personnes intéressées à un forum citoyen le samedi 18 mars sur la crise de l’accès à la terre pour les paysans : pour comprendre la spéculation foncière et l’agrandissement et travailler à des solutions pour faire bouger les choses localement.

Des infos sont à venir sur : indre-et-loire.confederationpaysanne.fr.

Notes

[1Qui est une émanation locale de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA).

[2A lire, cet article de la Nouvelle république du 25/01/17.