« On est encore là » : les manifestations du 15 septembre vues par les médias libres

Plus d’une centaine de manifestations ont eu lieu en France ce 15 septembre pour réclamer l’abrogation de la loi Travail, promulguée pendant l’été. Si les médias dominants y ont vu « un baroud d’honneur », les médias militants ont plutôt salué une rentrée dynamique.

A Paris, des milliers de manifestant-es ont défilé dans une belle détermination, mais des affrontements avec la police ont occasionné plusieurs blessures. Un manifestant a perdu un œil. Un compte-rendu sur un air de NTM est à lire sur Paris-Luttes.info : « On est encore là, prêts à foutre le souk et tout le monde est corda... ».

« Alors faites vos jeux, rien ne va plus, on était 13 000 selon la police, et 40 000 selon la CGT. Sur le boulevard Beaumarchais, le cortège de tête se met en place peu à peu. Ça fait plaisir de voir qu’on est super nombreux-nombreuses, quelques centaines au départ, puis quelques milliers au fil du défilé (certain-e-s disent qu’on constituait numériquement le tiers voire la moitié de toute la manifestation). Toujours aussi hétéroclite, entre les groupes de manifestant-e-s tout en noir et d’autres plus bigarré-e-s, les sans-parti-ni-syndicat et les avec-drapeau-syndical, le cortège de tête, autonome et déterminé, est celui qui porte l’esprit et la dynamique des manifestations contre la loi Travail depuis le 24 mars dernier ! »

A Rennes, c’était « un premier échauffement » pour la rentrée. L’université Rennes 2 a été bloquée. Un compte-rendu est à lire sur Expansive.info. Un nouvel appel à manifester a été lancé pour le 22 septembre.

A Grenoble, « rien n’est fini, tout commence ! » :

« Il y avait très peu de monde à l’heure (10h) à la gare. Mais au fil des minutes, les manifestant-e-s sont arrivé-e-s. Si bien que lorsque le cortège a finalement démarré, ce sont des milliers de personnes qui se sont mises en marche. Dès le cours Jean Jaurès, on voit se détacher plusieurs groupes. Ils se dirigent tous, d’un pas décidé, vers l’avant de la manifestation. Ils s’agrègent petit à petit devant la banderole de tête tenue par la CGT : lycéen-ne-s, étudiant-e-s, militant-e-s non organisé-e-s, jeunes et moins jeunes. Quelques personnes ont le visage masqué. (...) On voit que l’été n’a pas entamé la détermination des opposants et opposantes à la loi travail. »

Du côté de Marseille, c’est « la rentrée des gaz » :

« C’est assez historique pour être remarqué, c’est la première fois depuis bien longtemps (à vrai dire, on ne se souvient même pas quand) qu’un mouvement social parvient à être à cheval sur l’été et à se prolonger après la pause estivale. Une fois n’est pas coutume, les gaz ont été de la fête sur la fin du cortège sauvage, et on compte a priori quatre ou cinq arrestations. »

A Lyon, on salue le lancement de la saison 2 du mouvement contre la loi Travail :

« Après une pause estivale, le mouvement social reprend là où il s’était arrêté. Contre la loi El Khomri, la précarité, mais aussi l’État policier et ses violences, la déferlante réactionnaire et le spectacle des présidentielles… Près de 5 000 personnes ont défilé jeudi dans le centre-ville de Lyon, soit plus que lors de la dernière manif de juillet. Malgré une manif unie et plutôt tranquille, les flics qui avaient enlevé leur matricule étaient présents en masse et ont mis la pression tout au long du cortège. 10 personnes selon les manifestant.es et 6 selon la presse ont été arrêté·es en fin de manif. Pour autant la détermination, la joie de se retrouver pour lutter et la volonté de continuer le mouvement étaient fortes. »

A Tours, environ 1 500 personnes ont manifesté, et une AG s’est tenue à la fac malgré l’interdiction édictée par le préfet.