Hélène Careil est une enseignante de l’école Marie Curie de Bobigny en Seine-Saint-Denis, harcelée depuis deux ans par sa hiérarchie qui lui reproche de ne pas avoir fait passer les évaluations nationales à ses élèves. Aujourd’hui, après de nombreuses pressions pour que le projet pédagogique de l’école soit abandonné, elle est menacée d’une fausse mutation « dans l’intérêt du service » au beau milieu de l’année, mutation qui cache une vraie sanction disciplinaire afin de mettre l’école au pas. En creux il lui est reproché ses méthodes d’enseignement, trop libres, trop coopératives, d’user de sa liberté pédagogique dans l’intérêt supérieur des enfants et des familles et un manque de docilité.
« C’est avec consternation que l’ICEM - Pédagogie Freinet 37 a découvert les attaques dont Hélène, enseignante à l’école Marie Curie de Bobigny, était la victime. Les pressions exercées par sa hiérarchie ne sont pas acceptables et témoignent de la très profonde dégradation des rapports entre les enseignant.e.s et leurs supérieurs hiérarchiques.
Hélène pense que sa mission relève de l’intérêt des enfants, de leur émancipation et met en oeuvre tous les moyens possibles pour parvenir à son but, entre autres celui de la réflexion pédagogique collective et de l’autoformation, notamment en rejoignant le groupe de l’ICEM - Pédagogie Freinet. "Non !" lui répond sa hiérarchie qui lui reproche de n’avoir pas fait passer des évaluations nationales considérées unanimement comme rétrogrades, élitistes et anxiogènes.
Hélène, en accord avec ses principes moraux, humains et sociaux, pratique la pédagogie coopérative au sein de sa classe et de l’équipe pédagogique, partant du principe que la seule vraie loi de la jungle c’est celle de la coopération qui permet la survie et l’épanouissement de tou.te.s. "Non !" lui répond sa hiérarchie qui lui rétorque que seuls les plus forts survivent et uniquement parce qu’ils écrasent les autres. Autrement dit, la pédagogie coopérative brise les ailes des premiers de cordée potentiels.
Hélène use de sa liberté pédagogique comme du bien le plus précieux et inestimable qui soit dans l’art de la pédagogie, celui qui permet à la flamme de durer, d’être entretenue par la curiosité, le plaisir, la joie et part du principe si parfaitement résumé par Célestin Freinet qu’un "éducateur qui n’a plus goût à son travail est un esclave de son gagne-pain et qu’un esclave ne saurait préparer des hommes libres et hardis." "Non !" tonne sa hiérarchie qui lui oppose injonctions et résilience devant les ordres perpétuels et contradictoires.
L’ICEM - Pédagogie Freinet 37 apporte un soutien total à Hélène et tou.te.s celles et ceux qui au nom des mêmes vieilles lunes subissent les mêmes maux. »