Sécurisation de l’Université ou comment fermer un lieu public au public

Témoignage reçu par mail d’une chargée de cours de l’UFR Arts et Sciences humaines de Tours, choquée d’être accueillie sur son lieu de travail par des vigiles qui procédaient à des contrôles d’identité et des fouilles de sac.

Je vous contacte pour relayer une information qui me paraît assez navrante : cet après-midi (à savoir le mercredi 4 septembre), étaient postés à l’entrée de la passerelle des Tanneurs deux vigiles d’une société privée de sécurité qui « vérifiaient les sacs et les cartes étudiantes » et ne laissaient pas rentrer sur le site de l’université les personnes sans leurs cartes. Prétexte de ce dispositif écœurant, une « manifestation exceptionnelle » (le festival Bac(k) to Fac Festival qui permet le lancement du Passeport culturel étudiant, je pense). D’après le « responsable sécurité » , le supérieur des vigiles donc, c’est à la demande la préfète et de la mairie, dans un contexte « anti-terroriste » , que ce filtrage a été mis en place.

Je n’ai pas les connaissances juridiques pour pointer l’article de loi qui (s’il existe et je l’espère) autorise l’accès à un tel bâtiment public, mais à défaut d’être illégal, ce procédé me semble injustifié, injuste (d’autant qu’en cette période de rentrée, nombreux sont les futurs étudiants à venir s’inscrire et n’ont donc pas encore leurs cartes — sans parler des usagers de la bibliothèque universitaire qui est publique, donc ouverte à tous), et totalement inefficace puisque les Tanneurs sont un gros gruyère et que les entrée secondaires n’étaient pas gardées. Tout cela n’a ainsi comme triste effet que d’installer un climat anxiogène chez les usagers de l’université et de dissuader celles et ceux qui ne connaissent pas bien le bâtiment d’y entrer. Il n’y a qu’à voir les vigiles jouant les gardes médiévaux au niveau de la barrière de la passerelle.

Je n’ai pas réussi à savoir quelle part de responsabilité avait la présidence de l’université dans cette histoire, ni non plus à obtenir du responsable sécurité le fameux arrêté préfectoral censé autoriser un tel filtrage [1].

Notes

[1Note du collectif d’animation : On n’a trouvé aucune trace d’un quelconque arrêté sur le site de la préfecture.