Retour sur la mobilisation étudiante du 15 février à Tours

La loi réformant les conditions d’accès à l’université a été adoptée par les députés le 15 février. Le même jour, les étudiant-es de Tours qui luttent contre l’entrée de la sélection à l’université étaient mobilisé-es.

Jeudi 15 février

Il est à peine six heures du matin et pourtant il est possible de ressentir une forte agitation devant la Faculté des Tanneurs. Une cinquantaine d’étudiant-es s’affairent à barricader les entrées du site universitaire, comme l’avait prévu l’Assemblée Générale des étudiants en lutte, deux jours plus tôt. Des poubelles sont liées entre elles et utilisées pour rendre inaccessibles les accès, les portes sont bloquées et des pancartes annonçant le blocage sont placées devant. Des étudiant-es mobilisé-es sont présent un peu partout, histoire de pouvoir engager des discussions autour de cette question de la loi Vidal.

Il avait été prévu, une fois les cours annulés, de laisser une entrée ouverte afin de permettre aux étudiants de pouvoir étudier à la Bibliothèque universitaire (BU) ou aux salles informatiques. Il s’agissait d’éviter de pénaliser celles et ceux qui devaient avoir des partiels ce mois-ci ou préparaient un concours. Seulement, très rapidement, au-delà de la simple question des cours, la présidence annonce la fermeture administrative du site : les locaux ne sont, de fait, accessibles pour personne. C’est un moyen comme un autre de cliver les étudiants contre les grévistes. Du coup, tous les étudiants mobilisés décident de quitter les lieux : il pleut et personne ne viendra.

A 14h, comme annoncé, tout le monde se retrouve pour une manifestation humide mais joyeuse. Départ depuis le parvis Thélème devant une fac toujours tristement fermée. Il y a moins de monde que les fois précédentes mais les 200 personnes rassemblées compensent par une ambiance chaleureuse et chantante. D’ailleurs, les Carrières Sociales de l’IUT, ont écrit une chanson pour l’occasion. Au lieu de se mouiller pour rien, il est décidé d’aller voir les lycéen-nes, à Paul-Louis Courrier tout d’abord, puis ensuite à Balzac… Peu de lycéen-nes débrayent à cause des horaires, mais l’accueil est bon. Le cortège se cherche un autre objectif. Les autres lycées ? Un peu loin ! Et il faut un lieu pour l’AG du soir. Une idée émerge : si la Présidence nous empêche d’occuper la fac des Tanneurs, pourquoi ne pas l’occuper, elle ?

Direction le Plat d’Etain, donc. Il est 16h. Bientôt une centaine d’étudiant-es investissent joyeusement les locaux de la Présidence, sous les regards médusés, amusés ou furibonds de certains administratifs. L’absence du président, en déplacement à Paris, n’atténue pas la bonne humeur du groupe, et un rendez-vous est pris avec M. Vendrix pour le lendemain. Objectifs : une prolongation du délai d’obtention du statut RSE et une salle permanente aux Tanneurs. En attendant, une salle de réunion est occupée et l’AG se passe sans problèmes.

Vendredi 16 février

Une trentaine d’étudiant-es grévistes rencontrent le président de l’université pour négocier :

  • l’annulation du décompte des absences pour tous les UFR (IUT compris) au-delà des seules journées de mobilisation nationale ;
  • l’obtention d’une salle permanente pour les étudiant-es mobilisé-es de l’IUT ;
  • l’engagement à ne plus recourir à la fermeture administrative des locaux en cas de futurs blocages afin de permettre l’accès aux bibliothèques et salles informatiques ;
  • la signature d’une motion condamnant la Loi Vidal et l’entrée de la sélection à l’université.

Comme de bien entendu, toutes ces conditions sont refusées en bloc.

La suite

La Coordination nationale de l’éducation qui s’est réunie le 17 février appelle à s’organiser en assemblées générales, à mener des actions ponctuelles locales le 22 février, à faire obstruction aux réformes par tous les moyens légaux possibles, et à faire grève et à manifester les 15 et 22 mars prochains.