Nous, étudiant.e.s mobilisé.e.s contre la précarité étudiante, la réforme des retraites et la LPPR, demandons à la présidence de l’université de Tours de prendre position publiquement et explicitement contre les points suivants :
- La réforme des retraites par points qui a pour but à demi avoué de forcer les travailleur.euse.s à partir à la retraite plus tard ou bien avec une pension décotée et qui, de plus, transforme le système de calcul de cette pension au détriment des plus précaires.
- La Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche qui tend à insérer davantage de compétitivité et d’élitisme au sein de nos facs ainsi qu’à précariser davantage encore le corps universitaire.
- Le maintien définitif de l’exonération des frais d’inscription abusifs pour les étudiant.e.s étranger.e.s qui institutionnalisent le racisme d’État.
- Parcoursup qui institue la sélection à l’université qui devrait être un lieu ouvert à toutes et tous. La fac ne devrait pas être un lieu réservé aux plus privilégié.e.s.
- Le Service National Universel, symbole de la propagande militaire étatique qui a pour but de rétablir une emprise nationaliste sur la jeunesse.
- La réforme du bac Blanquer contenant notamment la réforme du contrôle continu (E3C) qui a tant fait parler d’elle ces derniers temps de par l’échec de sa mise en place et sa répression policière.
Du point de vue matériel, nous demandons :
- Des toilettes neutres, pour mettre fin à l’oppression quant à l’accès à un besoin fondamental. En effet les personnes transgenres, intersexes et non binaires font face quotidiennement à une violence tant symbolique que physique assimilé au genre assigné à leurs naissance. Nous demandons également la présence de poubelle dans toutes les toilettes.
- L’accessibilité de Thélème pour les personnes à mobilité réduite, l’entrée principale se doit d’être accessible à toutes et tous. Ce qui doit être le cas pour l’ensemble de la Faculté.
- La rénovation du bâtiment des Tanneurs, il est inadmissible pour des étudiant.e.s, professeur.es,chercheur.ses et personnel administratif de vivre quotidiennement au sein de lieux insalubres (infiltration d’eau, amiante,...). De plus la façade des murs est retenu par des filets dans le but d’empêcher une éventuelle chute de pierre et donc d’un accident préjudiciable.
- Le démantèlement du dispositif de vidéosurveillance. Nous dénonçons la société de surveillance et de contrôle. Qui n’a rien de sécuritaire mais comme l’atteste Foucault :« L’effet du panoptique est d’induire chez le détenu un état conscient et permanent de visibilité qui assure le fonctionnement automatique du pouvoir. [...] La surveillance est permanente dans ses effets, même si discontinue dans son action. » (Surveiller et punir).
- Le retrait de la compagnie de sécurité, au vu premièrement de la si haute importance que vous portez à vos budgets, mais aussi, parce que les compagnies de sécurité privée ne doivent en aucun cas être présentes dans les universités et encore moins s’y installer.
- La mise à disposition de l’extension des Tanneurs, car la Faculté n’est ni un lieu de passage ni un lieu marchand et aseptisé : c’est un lieu ouvert à toutes et tous, d’échanges de pensées et populaire. Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, elle est un lieu de fréquentation régulier de plusieurs collectifs luttant contre cette réforme et la privatisation de la connaissance : AG interpro, AG féministe, AG éducation, intersyndicale,... Nous avons, de plus, besoin de cet espace pour débloquer des échanges, proposer des projections, des formations sur les réformes, des zones de gratuité (nourriture et vêtements),...
Du point de vue administratif, nous demandons :
- La dépénalisation des absences qui permettrait aux étudiant.e.s et enseignant.e.s de se mobiliser à leurs souhaits sans être pénalisé.e.s mais aussi en soutien aux étudiant.e.s salarié.e.s qui sont considéré.e.s comme non-éligibles au Régime Spécial d’Études (RSE).
- Une validation de l’année à 20 sans obligation de rendu. Nous nous retrouvons dans les revendications portées par les étudiant.e.s de Paris 8 car il nous est impossible de nous mobiliser avec les professeur.e.s sans un soutien de leur part et une prise de risque. La note de 20 devient un symbole du rapport de pouvoir que vous entretenez avec nous. Sortons de la logique paternaliste de l’université dominante. Mettons en pratique ce que les sciences sociales nous apprennent. Nous refusons de faire le jeu d’une université élitiste et compétitive s’inscrivant dans une logique méritocratique similaire à un gouvernement contre lequel nous luttons.
- L’accès sans modération du canal interne de communication, il est inadmissible que les étudiant.e.s mobilisé.e.s ne puissent pas informer convenablement l’ensemble des étudiant.e.s sur l’ensemble des sites universitaires. Cette censure de la communication de la part de l’administration a entrainé un récit biaisé ne provenant que du point de vue de la présidence. Non, la Faculté des Tanneurs n’est pas insécurisée et en proie d’affreu.ses.x « bloqueurs-casseurs ».
- L’abandon des plaintes et des fichages contres les étudiant.e.s mobilisé.e.s e mis en place par la Présidence. Le recours à de telles méthodes est parfaitement intolérable : il est la preuve d’une tentative de criminalisation des militant.e.s sous le regard d’une pression tant psychologique que physique. Stigmatiser ouvertement les personnes mobilisé.e.s, c’est stigmatiser la lutte.
- Augmentation du nombre de professeur.e.s et régularisation des salarié.e.s en retenue de salaire. Nous, étudiant.e.s, avons droit à un enseignement de qualité qui n’est possible qu’avec des professeur.e.s ayant de bonnes conditions de travail.
- La démission de Vendrix. Un homme qui est l’objet de deux plaintes pour harcèlement moral et sexuel, qui fait appel à la violence physique légitime en faisant intervenir plus de 100 CRS pour expulser des militant.e.s de l’université, qui n’a aucune considération humaine (rappelons qu’il a choisi de couper le chauffage en plein hiver sachant que des personnes vivaient dans les lieux), un tel homme n’a ni sa place au sein d’une université ni à sa tête.
Des étudiant.e.s mobilisé.e.s