Dans un entretien réalisé pour Libération, Louis Sallé, spécialiste de la migration pour la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), revient sur les dangers de la pollution lumineuse des villes.
Il suffit de changer les ampoules pour remplacer les lumières blanches par des lumières bleues, notamment pour les lieux qu’on est obligés d’illuminer la nuit, comme les routes. Et tout simplement, il faut arrêter d’illuminer tout ce qui ne sert à rien la nuit : bureaux, vitrines… Ce qui, au passage, ferait faire des économies d’énergie, en plus d’être bénéfique aux oiseaux.
Depuis son accession à la mairie de Tours, Christophe Bouchet ne parle que d’une chose : faire rayonner la ville. Pour ce faire, un de ses plans consiste à illuminer le centre ville et les bords de Loire afin de rendre attractif (et sécurisé) le patrimoine historique et naturel. Comme il le signifie d’ailleurs sur le site officiel de la ville de Tours : « Car comme une belle étoile, Tours n’en finit pas de briller ! »
Se souciant avant tout de manne financière et de rayonnement, le maire occulte la mise en danger des espèces naturelles vivantes peuplant le territoire ligérien. A commencer par les oiseaux migrateurs qui se perdent aveuglés par les lumières blanches. Les sternes, oiseaux ligériens, qui pondent et couvent sur les îles, font partie de ces espèces en danger. Si le projet d’illumination des bords de Loire devait se faire, ce serait condamner un ensemble d’espèces à disparaître.
En conclusion de son entretien, Louis Sallé énonce une évidence : l’homme et ses cités doivent s’adapter au monde qui les entoure.
Les villes et leurs lumières sont apparues assez récemment à l’échelle de l’évolution des espèces, il y a à peine 200 ans. Les oiseaux n’ont pas eu le temps d’évoluer et de s’adapter pour identifier le danger. Mais nous, nous pouvons nous adapter facilement pour ne pas trop perturber leur environnement.
Illustration : Guillaume Bavière