Loi Travail : la NR continue à relayer la soupe de la préfecture

Dans un article d’« information » sur la manifestation organisée le matin du 12 mai contre la loi Travail, La Nouvelle République se fait de nouveau le relais de la préfecture et fait délibérément de la désinformation.

Outre le fait de désigner aléatoirement comme « organisateur » le syndicat Solidaires Étudiant-e-s (dont le nom est écorché au passage), alors que c’est l’assemblée générale des Tanneurs qui a appelé à la mobilisation, le journal justifie d’éventuelles violences policières en indiquant que la manifestation « n’avait pas été déclarée dans les formes ». A 11h50, on pouvait lire :

« les manifestants (...) sont actuellement place Jean Jaurès ce qui laisse supposer l’intervention prochaine de la police comme l’avait laissé entendre le préfet dans nos colonnes ce matin »

De là à penser que la NR appelle de ses vœux la répression, il n’y a qu’un pas. Le journal se garde bien de rappeler qu’en Touraine, il est d’usage que les manifestations syndicales et sociales ne soient pas déclarées ; il préfère soutenir le discours martial du préfet qui souhaiterait mettre au pas le mouvement social.

De plus, au lieu de s’étonner de l’apparition d’une propagande « manifestant = casseur = dangereux », apparue depuis peu, alors que les manifestations et actions organisées à Tours se sont plutôt passées dans une ambiance bon enfant, le journal préfère en rajouter en indiquant que :

« les riverains et commerçants du centre-ville avaient, pour certains, décidé de baisser leur rideau ou de garer leurs voitures dans les parkings souterrains pour éviter d’éventuels dégâts collatéraux »

Enfin, en parlant d’une « autre manifestation » en référence au rassemblement intersyndical organisé le 12 mai en fin d’après-midi, a Nouvelle République, sûrement par bêtise, donne l’impression qu’il y aurait des dissensions parmi les opposants à la loi Travail, alors que ce n’est pas le cas.


Tout le long de la journée, la NR a modifié le même article en voici plusieurs états.

11h50

Bravant l’interdiction de manifester, 400 personnes, essentiellement des étudiants, marchent actuellement dans le centre-ville de Tours. Engagés derrière un camion, les manifestants mobilisés par Solidaires Etudiants, sont actuellement place Jean Jaurès ce qui laisse supposer l’intervention prochaine de la police comme l’avait laissé entendre le préfet dans nos colonnes ce matin. Il avait effectivement expliqué qu’aucune entrave à la circulation ne serait tolérée par une manifestation qui n’avait pas été déclarée dans les formes. La préfecture n’est pas la seule inquiète de la tournure que pourrait prendre cette manifestation. Les riverains et commerçants du centre-ville avaient, pour certains, décidé de baisser leur rideau ou de garer leurs voitures dans les parkings souterrains pour éviter d’éventuels dégâts colatéraux. L’autre manifestation, celle qui est autorisée par la préfecture, aura bien lieu cet après-midi à partir de 17h30.

12h14

Bravant l’interdiction de manifester, 400 personnes, essentiellement des étudiants, marchent actuellement dans le centre-ville de Tours. Engagés derrière un camion, les manifestants mobilisés par Solidaires Etudiants, ont d’abord marché rue Nationale, bloquant l’accès au tramway avant de se rendre place Jean Jaurès pour manifester bruyamment contre la loi Travail. Ils sont actuellement rue Bernard Palissy, toujours derrière leur camion. Un itinéraire qui pourrait sonner comme une provocation puisqu’il les conduits devant l’entrée de la préfecture, laquelle préfecture a fermement interdit la manifestation.

14h30

Bravant l’interdiction de manifester, 400 personnes, essentiellement des étudiants, marchent actuellement dans le centre-ville de Tours.

Engagés derrière un camion, les manifestants mobilisés par Solidaires Etudiants, ont d’abord marché rue Nationale, bloquant l’accès au tramway avant de se rendre place Jean Jaurès pour manifester bruyamment contre la loi Travail.

Ils sont actuellement rue Bernard Palissy, toujours derrière leur camion. Un itinéraire qui pourrait sonner comme une provocation puisqu’il les conduits devant l’entrée de la préfecture, laquelle préfecture a fermement interdit la manifestation.

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