« Plus de ciné et moins de précarité » : les salarié-es des Studio en grève le 21 mai

Pour la première fois depuis 53 ans, l’association des cinémas Studio va connaître un mouvement de grèves. face au mutisme de la direction et à la situation qui ne cesse de se dégrader depuis 2009, la section Sud Culture et les salarié-es des Studio ont décidé d’appeler à un débrayage ce samedi 21 mai.

Communiqué de Sud Culture.

Depuis 2011, les salles de cinéma et l’ensemble de la filière, avec l’arrivée du numérique, ont connu de grands bouleversements tant sur le plan technique qu’organisationnel.

On a imposé progressivement aux salariés en place d’aller vers une ultra-polyvalence sans accompagnement spécifique. Les métiers désignés dans la convention collective de l’exploitation cinématographique n’existent plus.

Pour autant, les grilles de salaires n’ont pas été modifiées et le métier s’est précarisé (recours réguliers aux contrats aidés, CDD, service civique, intérimaires, temps partiels en tout genre, voire aux bénévoles). La loi travail, passée en force ne fera qu’amplifier ces problématiques.

On ne cesse de parler d’exception culturelle française, de l’exemple que constitue notre pays quant à son parc de salles – mis en avant en terme de qualité technique — et à la diversité des lieux de diffusion. Cependant, les salariés des salles de cinéma, ultimes passeurs de l’oeuvre cinématographique vers le spectateur ne sont pas considérés à leur juste valeur.

Aux cinémas Studio, on aurait pu imaginer un autre scénario mais non :

  • En 53 ans d’existence, si on met de côté les évolutions de la grille de notre convention collective, la Direction des Studio n’a accordé qu’une seule augmentation des salaires (en 2012) suite à la création et aux démarches de la section Sud Culture ;
  • Depuis 2013, une de nos collègues à temps partiel a besoin de passer à temps plein pour faire aboutir sa demande de regroupement familial mais toutes ses demandes ont été rejetées ;
  • Suppression de plus de 2 postes de travail depuis 2009 ;
  • Embauche de nombreux-ses intérimaires ;
  • Recours aux bénévoles pour remplacer des salarié-es.

Nos conditions de travail ne cessent de se dégrader et cela nuit au bon fonctionnement de notre cinéma :

Comment soutenir les films plus fragiles et les coups de coeur des salles sans véritable échange humain avec le public ?

Comment assurer des projections de qualité (nécessité de contrôler les films copies ; sous-titres), répondre aux problèmes techniques, répondre aux spectateurs ?

Pour toutes ces raisons et face au mutisme de la direction, les salarié-es ont décidé de se mettre en grève samedi 21 mai pour les séances de 19h.

Tract de Sud Culture