« Plus de 600 emplois de postières et postiers ont disparu en Indre-et-Loire en 11 ans »

Réaction de la CGT Activités postales d’Indre-et-Loire suite à l’annonce de la fermeture du bureau de poste du quartier des Rives du Cher, à Tours.

C’est par voie de presse que nous apprenions, le 20 août 2018, la fermeture définitive du bureau de Poste des Rives du Cher pour la fin de l’année. La Poste n’a pas daigné informer les représentants du personnel en amont de ce nouvel abandon du service public sur l’agglomération de Tours. C’est le 5éme bureau en quelques mois qui ferme ses portes sur Tours, sans le consentement des personnels et des usagers. La Poste aurait-elle, une fois de plus, recueilli l’aval du Maire de Tours ? Le bureau de poste des Rives du Cher comptait plus de 25 postièr(e)s il y a 20 ans.

Le Secteur administratif des bureaux de poste de Tours Grammont, dont il dépend, subit une véritable cure d’amaigrissement, au détriment d’une population souvent fragile, comme celle des Rives du Cher, constituée de personnes âgées et de bénéficiaires de minimas sociaux pour la plupart. On peut de plus s’interroger de l’avenir du bureau de Poste du Sanitas, place Saint-Paul, qui disparait physiquement avec la barre d’immeuble. Quel avenir pour ce secteur de 25 000 habitants (source Insee 2014) où les services postaux vont se concentrer sur un seul et même site, celui du bureau de l’avenue Grammont ? La Poste sait utiliser l’argument d’un bureau de poste pour 20 000 habitants, mais il semble que selon la population cela soit à géométrie variable.

L’abandon des campagnes par l’opérateur postal est un autre exemple du recul du service public et, comme si cela ne suffisait pas, l’Europe devrait abandonner la distribution du courrier 5 jours sur 7 ? En France, le facteur passe du lundi au samedi…sur le papier. Car la réalité est tout autre, on voit bien que déjà le service est détérioré : tournées non faites, non terminées, heure de passage aléatoire, délais d’acheminement approximatifs… On voudrait nous faire croire que le taux de distribution de 85 % à J+1 et 95 % à J+2 serait un progrès, synonyme de qualité de service. Alors que dans les années 80, une lettre de moins de 20g était distribuée, dans 98% des cas, le lendemain (J+1) sur tout le territoire national.

Ce sont plus de 600 emplois de postières et postiers, soit un quart de l’effectif sur un total de 2 350 en 2007 qui ont disparu sur l’Indre-et-Loire en 11 ans. Peut-on croire encore que c’est au bénéfice du service aux populations ?

La CGT continuera de défendre le service public postal, au plus près des usagers, dans les meilleures conditions, notamment celles des postières et postiers, déjà victimes des incessantes réorganisations et contractions de personnels.

Illustration : Guichets et salle de tri du courrier de la Poste centrale boulevard Béranger, 1960. Archives départementales d’Indre-et-Loire, 5Fi009930.