Pas de partenariats public-privé pour les collèges du 37 !

Dans un communiqué, SUD Éducation 37 dénonce la volonté du Conseil Général de financer les investissements liés aux collèges d’Indre-et-Loire via des partenariats public-privé.

C’est au détour d’un article publié dans la revue du Conseil Général que l’on apprend l’ambition de la majorité départementale pour l’avenir des collèges d’Indre-et-Loire : il s’agit de développer des partenariats public-privé pour assurer le financement d’investissements liés aux collèges. Huit établissements seraient concernés, pour des réalisations livrables entre 2017 et 2019. 55 millions d’euros d’investissement sont envisagés.

Ce type de contrat « de partenariat » (sic) présente pour les élus un intérêt certain : lancer rapidement des projets d’investissement, montrer une volonté politique à la veille d’échéances électorales. Mais à quel prix ? Sans doute ces montages se veulent dans l’instant moins dépensiers qu’un projet détenu en maitrise d’ouvrage public.

Cependant les PPP (Partenariats Public-Privé) ont pour principe de livrer au privé les infrastructures et une partie (seulement) des investissements, contre un substantiel loyer assumé par les collectivités pendant 20 ans. Dans les faits, à terme, le coût d’un équipement public revient à une fortune pour les contribuables par rapport à la maîtrise d’ouvrage publique traditionnelle (30 % de plus, au moins). Et l’on connait aussi les dérapages de certains PPP comme celui de l’Hôpital Sud-Francilien

L’argument qui consiste à dire que les PPP baissent substantiellement les coûts est largement fallacieux et, comme le rappelle l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF), « les PPP engagent les collectivités pour des années. C’est de la dette ».

En dehors de toute question d’emploi (dans tous les cas assuré), ces PPP livrent à de grands groupes du BTP et leurs actionnaires (Bouygues, Eiffage, Fayat…) le droit de rapter les contributions publiques, et ce d’autant plus que ces groupes bénéficient de la déductibilité des intérêts des emprunts qu’ils réalisent pour financer leurs investissements.

Pour les finances publiques, c’est la double peine !

Il s’agit clairement de la mise en application, voulue et pensée par la droite, réalisée par la gauche, d’une politique de confiscation du commun et en particulier des finances publiques au profit d’intérêts privés et financiers.

Depuis plusieurs années, les Conseils généraux (de Seine Saint-Denis, du Loiret, de la Moselle…) ont réalisé de tels partenariats pour construire des établissements scolaires, sous prétexte de baisse des dotations de l’Etat. Si l’on ne peut que souligner l’urgence scolaire (en Indre-et-Loire comme ailleurs), on ne peut que dénoncer la voie envisagée par les élus pour financer les infrastructures scolaires, effort qui se fait aux dépens de l’intérêt collectif, alors que par ailleurs on ferme des établissements scolaires (non rentables, dit-on) et que des choix budgétaires sont clairement affichés en faveur des entreprises privées (Raynair, ...).

Pour SUD Éducation 37, l’École n’est pas à vendre, et ne doit être un objet de profit pour des grands groupes capitalistes. SUD Éducation 37 appelle ses militants, tous les enseignants, et les citoyens à refuser la logique qui se met en place et à réfléchir collectivement sur les formes de réappropriation du bien commun.