L’Indre-et-Loire est le seul département de la région Centre à voir son taux d’accidents du travail s’accroître d’années en années, le plaçant ainsi en tête de la région. Dans la région, qui compte 77 699 établissements et 641 707 salariés, 25 309 accidents du travail et 1 795 maladie professionnelles ont été recensés. Ne représentant que 24,50% des établissements et et 24,39% des salariés, le département présente des taux alarmants en accidents du travail et plus encore en maladies professionnelles.
Une hausse continue en Indre-et-Loire des Accidents du Travail / Maladie Professionnelles
Là où le taux de fréquence (nombre d’accidents avec arrêt par millions d’heures travaillées) des arrêts de travail baisse partout en région Centre, il augmente de 5% en Indre-et-Loire, qui accroche la première place du classement à 28,9, devant l’Eure-et-Loire à 28 et l’Indre à 25,6. Cela représente concrètement 6 762 arrêts de travail — soit 26,68% du total de la région Centre — et 701 maladies professionnelles — soit 39,05% du total régional — pour un département ne totalisant que 24,39% des salariés de la région ! Il n’y a guère que sur le taux de gravité (nombre de journées perdues pour 1 000 heures travaillées) que le département se situe dans la moyenne régionale.
A noter : les dépenses liées aux accidents du travail, maladies professionnelles et accidents de trajets se sont élevées à 186 810 000 euros en 2012 en région Centre.
Les secteurs les plus dangereux
En se basant sur le taux de fréquence des accidents du travail , voici les secteurs où il ne fait pas bon travailler en Indre-et-Loire : le BTP, le secteur « Transport, Eau, Gaz, Électricité, Livre, Communication », et d’une manière générale l’intérim... [2]
Au final, seul le secteur des services semble légèrement moins dangereux puisque le département est 5ème régional (avec un taux de fréquence de 9,6, contre 10,2 pour le Cher et l’Indre).
Les décès dus aux accidents du travail et maladies professionnelles
En 2012, l’Indre-et-Loire a enregistré 5 décès par maladie professionnelle, sur un total de 15 en région Centre. Sans surprise, ces décès sont liés à des cancers professionnels, avec l’inhalation de poussières d’amiante comme principale cause (13 décès) ; viennent ensuite un cancer mortel provoqué par les rayonnements ionisants (exposition à des substances radioactives), et un cancer mortel provoqué par des poussières de bois. En cinq ans, 61 salariés sont morts d’un cancer professionnel dans la région.
Le nombre de décès par accidents du travail est quant à lui supérieur au poids démographique du département jusqu’en 2008, puis inférieur depuis. Au total, en 2012, 25 personnes sont mortes au travail en région Centre [3]. L’activité la plus touchée étant celle intitulée « service, travail temporaire », devant la métallurgie et le bâtiment, on peut en conclure que ce sont les intérimaires — catégorie de travailleurs parmi les plus précaires — qui sont le plus souvent victimes d’accidents mortels [4]. En cinq ans, 101 personnes ont été victimes d’un accident du travail mortel en région Centre.
Illustration : écroulement d’un mur en construction sur un chantier, rue Vasco-de-Gama, Paris, 1913.
