Nous avons toutes les raisons d’être là aujourd’hui, journée internationale de luttes pour les droits des femmes, à l’appel du réseau féministe 37 et de nombreuses organisations associatives, syndicales et politiques du département.
Nous sommes rassemblées pour défendre la cause de toutes les personnes opprimées à cause de leur genre, qu’elles soient trans’, queer, femmes-cis, non-binaires. La manif, le Réseau Féministe 37 et nos féminismes sont inclusifs, nous ne souhaitons pas reproduire d’oppressions queer/transphobe.
Nous sommes rassemblées parce que les violences faites aux femmes sont toujours présentes dans notre société, qu’elles soient verbales (comme le harcèlement de rue), physiques (149 féminicides en 2019, 15 depuis début 2020), sexuelles (94 000 femmes victimes de viol ou tentative de viol par an en moyenne), ou psychologiques (comme l’emprise dans un couple)
Nous sommes rassemblées parce que les femmes sont exploitées via le travail domestique (elles consacrent deux fois plus de temps à s’occuper des enfants et du ménage que les hommes dans les couples hétérosexuels).
Nous sommes rassemblées parce que les femmes sont exploitées dans leur travail salarié : près de la moitié des femmes en emploi se concentrent dans une dizaine de métiers, qui sont dévalorisés et sous-payés. Une femme sur trois occupe un emploi à temps partiel et parmi celles-ci, une sur trois au moins voudrait travailler plus.
Nous sommes rassemblées parce que nous refusons que des décisions concernant nos corps soient prises par d’autres. Nous refusons de constituer des objets, dans la pub qui nous objectifie, dans les comportements de harcèlement qui nous ramènent à un corps consommable, dans les relations hétérosexuelles où nous ne sommes plus qu’un corps utilisable par l’autre.
Nous sommes rassemblées parce que le passage en force du gouvernement par le 49.3 est un déni de démocratie, alors que le mouvement social et la majorité de la population rejette cette contre-réforme des retraites. Nous nous opposons plus que jamais à cette retraite à points qui défavorise plus particulièrement les femmes. L’actualité nous rappelle aussi cruellement que l’impunité des auteurs de violences perdure mais cela renforce notre combativité pour que la honte change enfin de camp.
Nous sommes rassemblées parce que le système patriarcal qui permet tout cela est bien en place, le système capitaliste qui en profite également. Nous nous battons contre ces deux sources d’oppression. Nous sommes fortes, fières, radicales et en colère !
Nous sommes rassemblées et solidaires des autres mouvements de cette journée, ici, mais aussi dans de nombreuses villes et pays, et pas uniquement aujourd’hui. Et nous pensons à toutes nos sœurs et nos camarades absentes, les assassinées, les disparues, les emprisonnées, les migrantes, les violées, celles qui subissent la guerre, ...
Enfin, nous prenons ce temps pour nous connaître, nous rencontrer, nous organiser, échanger.