L’union EELV-PS : « mariage de raison » ou « mariage arrangé » ?
Afin de sceller cette alliance, le programme de la liste de Jean Germain a dû subir certains ajustements : Emmanuel Denis et ses colistiers ont négocié l’ajout de quelques belles promesses tourangelles pour la culture et l’environnement :
- l’arrêt du chantier du virage Nascar ;
- le ré-examen de la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2014 ;
- l’augmentation du bio dans les cantines ;
- la remise en route du Bateau ivre à partir du projet Ohé du bateau ;
- l’introduction de tarifs sociaux pour les transports en commun ;
- la mise en place de jurys citoyens (notamment pour le projet de l’îlot Vinci) ;
- la suppression des pesticides ;
- la création d’une régie agricole communale…
Nulle trace en revanche de la revendication des écologistes vis-à-vis de l’aéroport de Tours. Leur proposition de diminuer copieusement les subventions s’est curieusement évaporée... C’est là un grand classique d’EELV : leurs revendications sur le transport aérien se crashent systématiquement sur le mur du second tour et de l’alliance avec les socialistes. Ainsi, à Nantes, la question de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a tout simplement disparue quand la liste verte a rejoint celle de Johanna Roland, successrice programmée de Jean-Marc Ayrault. En langage vert, on appelle ça du « réalisme » ou de « l’ouverture d’esprit » (il paraît que ces alliances oubliant les propos contradictoires permettent d’ouvrir le débat...).
Les chaises musicales électorales
Ces légers écarts d’entre deux tours ne sont que des détails qui ne doivent évidemment pas nous faire oublier que le combat d’EELV se situe avant tout sur le plan des idées. Mais de mauvaise langues diront que, pour les différents encartés, il s’agissait surtout de faire un grand ménage parmi certains candidats PS et de « placer » des colistiers d’EELV. Il paraît même que ce serait le nerf de la guerre électorale...
13 candidats d’EELV ont ainsi trouvé une place sur la liste de rassemblement, Emmanuel Denis se voyant promettre le poste d’adjoint à l’éducation. Mais dans la liste de Jean Germain, 13 candidats ont été « sacrifiés » dont Pascal Ménage, connu pour son passé UMPiste et Franck Gagnaire, ancien élu étudiant à l’Université de Tours.
Nos condoléances vont à ces deux ex-candidats de choix. On n’appuiera pas sur le cas du premier, déjà copieusement moqué par ses anciens potes de l’UMP sur les réseaux sociaux. Le second pensait réussir en s’appuyant sur une longue carrière politique estudiantine au sein de l’UNEF puis de corporations diverses (notamment celle des doctorants en droit dont La Rotative vous avait déjà parlé), ce qui lui faisait miroiter de pouvoir enfin jouer dans la cour des grands... Raté !
Notons enfin que l’arrivée d’EELV n’a pas fait fuir tous les anciens membres de l’UMP de la liste de Jean Germain. Ainsi, si la présence de Pascal Ménage était un peu trop visible pour les Verts, ceux-ci ne semblent pas être dérangés par le fait de faire alliance avec Laëtitia Jallot pourtant elle aussi ex-membre du parti de droite.