C’est Noël en avance pour les flics et les pandores ! Une jolie récompense pour la sale besogne effectuée ces dernières semaines, directement issue de la générosité présidentielle. Alors que la répression du mouvement lycéen et du mouvement des gilets jaunes a fait un nombre incalculable de victimes en tous genre [1], dont une personne décédée à Marseille, Macron a décidé de saluer « l’engagement exceptionnel » des forces de l’ordre en refilant une prime de 300 euros à chacun des 110 000 policiers et gendarmes mobilisés.
Pour mettre en œuvre ce nouveau type de prime à la casse, le gouvernement a présenté un amendement au projet de loi de finances qui vient gonfler de 33,3 millions d’euros les crédits alloués à la mission « Sécurités ». Et l’exposé des motifs sonne comme une déclaration d’amour : il est question « d’un courage et un dévouement sans faille », de « remarquables capacités d’adaptation et d’une très grande réactivité », d’hommes et de femmes « qui n’ont compté ni leur temps, ni leurs efforts », et dont « les familles (...) savaient combien le danger était grand, et combien les risques étaient élevés ».
300 euros pour les types qui balancent des grenades explosives au milieu des foules ; pour celles et ceux qui braquent leurs flashballs à hauteur de visage et défigurent des manifestant-es ; pour celles et ceux qui humilient des adolescent-es ; pour ceux qui insultent et tabassent au coin des rues. Avec un dévouement sans faille.
Illustration : LaMeutePhotographie