Lycées tourangeaux en lutte : le DASEN tente de juguler la contestation

Face au mouvement de contestation contre la réforme du lycée et à son développement, les autorités de l’Education nationale multiplient ces jours-ci les pressions et intimidations sur les équipes enseignantes.

« Si tu n’es pas sage M. le DASEN [1] viendra te gronder. » C’est en quelque sorte la menace qui plane sur les enseignants des lycées tourangeaux qui ont décidé d’appeler à un mouvement de contestation contre la réforme du lycée, du bac et de l’orientation (Parcoursup) en faisant apparaître sur les bulletins du deuxième trimestre des moyennes de 20/20.

Après les équipes du lycée Grandmont (mercredi 20 mars) et avant celles des lycées Balzac et Vaucanson (respectivement les 27 mars et 2 avril), le DASEN fait le tour des salles des profs pour gronder tout le monde. Intimidations et menaces sont les mamelles de la gouvernance scolaire... Et ne font que renforcer la détermination des équipes. Et pendant ce temps là, la rectrice d’Orléans-Tours se transforme en youtubeuse mais a bien du mal dans ses vidéos à montrer les vertus des réformes.

Sur le terrain, les assemblées générales continuent de se tenir dans les établissements, et quoi qu’en disent les autorités autorisées, la mobilisation grossit, les rassemblements se multiplient et vont se poursuivre pour chaque convocation. Des appels sont déjà lancés pour les 27 mars et 2 avril.

Dès aujourd’hui, les directions des établissements qui préparent la rentrée se disent dans l’incapacité de pouvoir la mener à bien étant données les implications techniques des réformes. Elles seront dans l’impossibilité d’assurer à chaque élève ce qui est prévu dans le cadre de la nouvelle loi, à savoir suivre en classe de première l’enseignement de spécialité de leur choix. On n’est pas loin de la panique à bord.

Et déjà, dans les salles des profs d’autres mesures se discutent : rétention des notes des épreuves anticipées de Bac, demande aux syndicats de déposer des préavis de grève reconductible pour le premier jour du bac… Tout cela alors que les enseignants du primaire commencent à s’agiter face à la loi dite de « l’école de la confiance »...

Décidément, de quoi donner le tournis à M. le DASEN qui n’a pas fini de faire la tournée des popotes…

Notes

[1Directeur académique des services de l’Éducation nationale.