Lycéens et cheminots dans la rue : « Nous aussi nous serons inflexibles »

Retour sur les mobilisations lycéennes et cheminotes du 9 avril, qui se sont rencontrées devant la gare de Tours avant une manifestation commune.

Tôt ce lundi matin, des élèves de Balzac se sont mobilisés pour bloquer leur lycée afin de protester contre la réforme de l’orientation mise en place par la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Une barricade de poubelles avait été installée devant les grilles de l’établissement, d’où est partie une manifestation aux alentours de 10h. Direction le lycée Paul-Louis Courier, dont les élèves avaient débrayé vendredi dernier.

Aux cris de « Popol avec nous », les lycéens et lycéennes de Balzac – accompagné-es d’une poignée d’étudiant-es – ont motivé leurs camarades de PLC, avant de descendre la rue Nationale en scandant « La jeunesse emmerde La République en Marche » ou « Macron hors de nos facs, sinon on passe à l’attaque ». Le cortège s’est dirigé vers la gare de Tours, où les cheminot-es en grève étaient rassemblé-es. La grève était toujours massive dans le coin, une source indiquant 70 % de grévistes à Tours parmi le personnel roulant.

Des prises de paroles ont été organisées sur le parvis de la gare, avant un départ en manifestation. Les organisations syndicales se sont succédées au micro, avant de laisser la parole à une lycéenne, qui a appelé ses camarades à poursuivre le travail d’information et de mobilisation dans les établissements de la ville. Un représentant de la CGT a notamment alerté sur les tentatives du gouvernement et de la direction de la SNCF pour « faire croire à un amoindrissement de la mobilisation et renverser l’opinion publique ». Un représentant de l’UNSA a signalé que, contrairement aux affirmations du gouvernement sur une pseudo-concertation concernant la réforme de la SNCF, la négociation réclamée par les organisations syndicales n’avait toujours pas eu lieu :

« La mobilisation des cheminots, hier et aujourd’hui, est bien le résultat de l’attitude du gouvernement. Pour minimiser les taux de grévistes, la direction utilise tous les stratagèmes. […] Les chiffres sont totalement inexacts. Sinon, comment expliquer que le plan de transport soit à minima, et que le nombre de trains en circulation soit si bas, voire nul pour certaines gares. […] Nous aussi nous serons inflexibles. »

La manifestation s’est rendue dans le jardin de Beaune Semblançay, en haut de la rue Nationale, pour interpeller le député En Marche de Tours, Philippe Chalumeau [1]. Une délégation de cheminots a été reçue, mais le député n’a apparemment pas donné suite à leurs revendications.

Deux rendez-vous sont organisés par les cheminot-es en fin de semaine : le vendredi 13 avril à 11h, un rassemblement devant le chantier central du Technicentre de Saint-Pierre-des-Corps ; le samedi 14 avril à 9h30, un rassemblement place Jean Jaurès pour interpeller la population sur les raisons de la grève et de l’opposition à la « réforme » imposée par le gouvernement. Par ailleurs, une assemblée générale de lutte est organisée par le Collectif étudiant contre la loi Vidal le 10 avril en amphi 1 du site universitaire des Tanneurs à 12h, et une assemblée générale des enseignant-es du supérieur est prévue le 10 avril à 17h, dans l’amphi B.

Notes

[1A toutes fins utiles, sa permanence est située au 2, Jardin de Beaune-Semblançay.