Mine de rien, l’Assemblée Générale du 6 février a été une petite réussite. Déjà parce qu’à la différence de la dernière fois, il était difficile de trouver une place assise dans les gradins (au plus fort de l’AG on devait être environ 250), et ensuite parce qu’il en est sorti un peu de concret.
Bien sûr, les sempiternels débats quant aux différentes modalités d’actions ont eu lieu : blocage, pas blocage, marches à pied convergentes [1], camping devant l’Elysée etc. Du réchauffé pour certains. Seulement, il faut bien admettre que la construction d’un rapport de force, ça ne coule pas de source pour tout le monde. Puis, cela demande d’accepter une vérité pourtant essentielle : tout mouvement de contestation engendre nécessairement du conflit. Pour une génération habituée à la distanciation que procurent les réseaux sociaux, ce n’est pas forcément évident.
Du coup, a été voté un certain nombre de propositions :
- Principe de revendiquer la dépénalisation des absences pour tous les UFR de l’Université de Tours ainsi que l’IUT [2], sous réserve, en cas de refus, d’un blocage du bâtiment accueillant le personnel administratif ;
- Reconduction des barrages filtrants ;
- Reconnaissance de la nécessité de massifier le mouvement en cherchant à mobiliser les étudiants des autres UFR, les lycéen-nes et toutes les personnes de nos entourages.
A la suite de l’AG, une partie des étudiant-es est partie en manifestation sauvage dans les rues de Tours. Un petit tour rue Nationale et le défilé a rejoint les professeurs présents devant la Préfecture pour protester, de leur côté, contre les réformes. Le cortège s’est ensuite gentiment dirigé vers la faculté des Tanneurs. C’est à l’intérieur du site universitaire que la manifestation s’est arrêtée, laissant les étudiants non-grévistes entendre quelques chants et slogans.
Dans la foulée, une délégation d’étudiant-es a été envoyée à la présidence de l’Université, sur le site du plat d’étain. Elle a été reçue par Philippe Vendrix. Il s’agissait d’obtenir à la fois la justification de toutes les absences pour celles et ceux qui souhaitaient se mobiliser, mais aussi la possibilité pour ceux-ci de passer en régime RSE [3]. Demande a aussi été formulée pour que la présidence de Tours se désolidarise du Conseil des Présidents d’Université (CPU) qui s’est prononcé pour la réforme Vidal [4]. A l’heure actuelle, les étudiants sont toujours dans l’attente de la réponse de la présidence.
Tandis que la délégation discutait avec Philippe Vendrix, une partie des manifestant-es resté-es sur place s’est réunie afin de se former sur la loi Vidal, histoire d’en maîtriser ses aspects comme ses conséquences. A la fin, a été également réalisé un petit atelier sur la prise de parole. A Tours, la mobilisation continue donc.