Lieux culturels : ce n’est qu’un début !

Alors que le grand Théâtre de Tours est occupé depuis le 12 mars, à l’image de nombreux autres lieux en France, le gouvernement demeure aux abonnés absents quant aux perspectives de réouverture et d’aides aux travailleurs et travailleuses. Le NPA d’Indre-et-Loire rappelle que les réouvertures ne suffiront pas.

Partout en France les occupations de lieux culturels se multiplient. C’est le cas à Tours avec l’occupation du grand Théâtre depuis vendredi 12 mars. Et ce mouvement va en s’amplifiant, tant mieux ! Il s’annonce puissant et déterminé.

Le NPA d’Indre-et-Loire tient à affirmer sa totale solidarité avec cette mobilisation initiée par les intermittent-es du spectacle. Tout en marquant son soutien total, le NPA tient à souligner deux pièges à éviter.

Le premier : il ne faudra pas se satisfaire de la « réouverture ». Aujourd’hui la plupart des directeurEs de théâtre et de lieux culturels ouvrent grand leurs portes. Cela peut-être un point d’appui, mais également un cadeau empoisonné. L’auto-organisation des occupantEs, travailleuses et travailleurs, précaires, privéEs d’emplois, du secteur culturel ou non, est la seule structure démocratique qui doit pouvoir élaborer les moyens et les revendications de ce mouvement !

Une ouverture gérée en collaboration avec une direction peut également faire courir le risque que celle-ci essaye d’imposer ses propres contraintes sur le déroulement de l’occupation (contrôle de flux de personnes, empêchement des relais des occupant-es, limitations des accès sanitaires ou techniques...), affaiblissant de fait les structures d’auto-organisation du mouvement et divisant hermétiquement le mouvement entre ses acteurs (à l’intérieur) et ses soutiens (à l’extérieur).

Deuxième piège à éviter : exiger des mesures pour les seulEs intermittentEs du spectacle, en ignorant que le gouvernement est en train de faire autour d’elles et eux la politique de la terre brûlée. Que vaudrait une nouvelle année blanche si la réforme de l’assurance chômage entrait en application au 1er juillet comme c’est promis ? Rester spectateurEs de la réforme en cours, ce serait scier la branche de solidarité sur laquelle les droits des intermittentEs sont assis.

Parce que la morosité de la période n’est pas une fatalité, il y a fort à parier que cette vague d’occupations et de rassemblements qui ont lieu chaque jour dans près de cinquante lieux en France soit le début d’une déferlante inarrêtable qui ira bien au-delà des seuls secteurs de la culture.

Le NPA et ses militant-es feront tout pour cela.
Occupons ! Occupons ! Occupons !