Depuis le début du confinement, il semblerait qu’il y a une émergence des webradios, et qu’elles deviennent un moyen de communiquer, de s’occuper ou de faire face à cette situation écrasante. Ça nous a donné envie de les contacter et d’en savoir un peu plus sur ce mouvement de fond.
Avant tout, on vous laisse écouter ces quelques notes pour se mettre à l’aise avant d’entrer dans le vif du sujet.
Radios « libres » ?
Alors qu’il fallait nommer cet article, on a pensé assez vite à l’idée de "radios libres". Cette expression nous renvoyait immédiatement au tournant des années 70 et 80, l’âge d’or de la radio telle qu’on pense qu’elle pourrait réémerger aujourd’hui : à partir de quelques micros, un peu de matos, une bande de copains et copines confiné·es, et avec l’envie de briser le silence ou la distance autrement qu’avec des moyens gouvernementaux ou commerciaux.
À l’époque, les ondes étaient gardées par un monopole d’État qui empêchait la création de nouvelles radios. Vers la fin des années 70, des radios pirates se mettent à émettre. Régulièrement brouillée, et même saisies par des descentes de flics, les radios deviennent souvent mobiles et sont transportées de salon en salon pour diffuser depuis des points différents.
La plupart font surgir des paroles et des musiques complètement absentes des ondes légales. Plusieurs radios sont clairement liées à un mouvement de lutte politique, comme Radio Verte en 77 qui porte un combat écolo, Lorraine Cœur d’Acier lancée en 79 par la CGT pour lutter contre la fermeture d’usine à Longwy ou encore Radio Libertaire créée en 81 par la Fédération Anarchiste.
Quand Mitterrand est élu en 81, tout le monde s’attend à une forme de tolérance évidente envers les radios libres, étant donné qu’il avait été lui-même condamné pour sa participation à Radio Riposte, la radio pirate du parti socialiste (!). Pourtant les ondes des radios libres continuent d’être brouillées pendant encore quelques années, même si elles sont de plus en plus écoutées.
En 83, le monopole d’État laisse place à des autorisations données par l’ancêtre du CSA. Évidemment, les radios les plus subversives sont interdites et saisies. Radio Libertaire refuse d’arrêter de diffuser, et se fait sceller son local. Elle ne lâche rien, et reprend les ondes une semaine après. À la suite d’une manif de 5000 personnes, l’État cède et accepte de lui attribuer une onde.
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