Amnesty International dénonce un texte « dangereux pour les migrants et les demandeurs d’asile ». La Cimade parlait également d’un texte « dangereux pour les personnes étrangères » et réclamait « un retrait de ce projet de loi » qui renforce une politique migratoire « déjà fortement attentatoire à la dignité et au respect des droits fondamentaux des personnes ». Localement, les associations d’aide aux exilé-es réunies au sein du Cercle de silence dénonçaient une « destruction » de l’asile, ajoutant :
« La promesse d’Emmanuel Macron de traiter les migrants avec humanité est complètement bafouée par les répressions policières de Gérard Collomb. »
Toutes ces protestations et oppositions n’ont pas empêché les députés d’Indre-et-Loire de voter le texte à l’unanimité. Le projet de loi a été adopté en première lecture le 22 avril au soir, par 228 voix pour. Parmi les mesures phares du projet, on signalera l’allongement de la durée maximale de séjour en centre de rétention de 45 à 90 jours, ou la réduction des délais de procédure et de recours qui, loin de garantir une quelconque « efficacité », fragilisent l’exercice des droits. Significativement, les députés En Marche ont refusé d’adopter les amendements présentés par l’opposition qui prévoyaient d’interdire la rétention des mineurs. La France pourra donc continuer à enfermer des gosses derrière des barbelés, malgré ses multiples condamnations par la Cour européenne des droits de l’homme, qui estime qu’il s’agit d’un traitement « inhumain ou dégradant ».
A la suite du vote sur le projet de loi, les députés En Marche se sont levés pour s’applaudir, apparemment satisfaits d’avoir encore durci les conditions d’existence des migrants. Au même moment, Gérard Collomb annonçait un renforcement des contrôles à la frontière entre la France et l’Italie, cédant aux revendications des militants d’extrême-droite de Génération Identitaire qui avaient organisé un happening au col de l’Echelle.