Les cheminots, les électriciens et les gaziers ensemble dans la lutte

Les cheminot-es grévistes de Tours et Saint-Pierre-des-Corps se sont de nouveau réunis en assemblée générale ce 28 juin. Ce jour-là, ils ont été rejoints par des agents d’ERDF, GrDF et Enedis, en grève également.

Ce jeudi 28 juin marquait la fin du calendrier de grève établi par les organisations syndicales début avril pour lutter contre la casse du service public ferroviaire orchestrée par le gouvernement. La veille de ce 37ème jour de grève, le président de la République se mettait en scène devant les caméras de télévision, flanqué du porte-parole du gouvernement et de la ministre des Transports, pour promulguer la loi « pour un nouveau pacte ferroviaire ». Mais cet épisode n’a pas mis fin à la détermination des cheminot-es engagé-ees dans la lutte. La CGT Cheminots et SUD Rail appellent à deux nouvelles journées de mobilisation les 6 et 7 juillet.

Une cinquantaine de grévistes étaient présent-es au Foyer du cheminot de Tours ce jeudi matin. Cette fois-ci, ils avaient été rejoints par une vingtaine de gaziers et d’électriciens d’Enedis, GrDF et d’EDF, mobilisés à l’appel de la CGT. Depuis plusieurs semaines, les salarié-es du secteur de l’énergie sont en lutte, notamment autour de questions d’emplois et de salaires. Ils réclament une revalorisation de leurs rémunérations (certaines grilles de salaires démarrent en-dessous du SMIC), une politique de l’emploi qui permette de réinternaliser les activités au sein du secteur public et de mettre fin aux contrats précaires, et que soit réalisé un bilan de la privatisation engagée il y a dix ans. En tout, 250 sites ont été bloqués plus ou moins longuement au cours des deux derniers mois [1].

Construire un mouvement interprofessionnel

De la même manière que le statut des cheminots est remis en cause par la réforme ferroviaire — qui prévoit que les futur-es embauché-es n’en bénéficient pas —, le statut des industries électriques et gazières, qui couvre 163 entreprises et près de 148 000 salarié-es pourrait bientôt être remis en cause. Une déléguée CGT a pris la parole pour affirmer :

« Ce qui se passe à la SNCF se passe dans tous les services publics. »

Ce constat a donné lieu à une discussion sur la réponse commune à apporter aux attaques en cours. Un cheminot faisait remarquer que :

« Les combats chacun de son côté, à des dates différentes, sont voués à l’échec. On n’arrive pas à construire un mouvement interprofessionnel. »

Néanmoins, l’AG a acté le principe de la mise au point d’actions et d’expressions communes aux cheminot-es et aux salarié-es de l’énergie. Aux alentours de midi, les personnes présentes se sont rendues en cortège devant la préfecture d’Indre-et-Loire, où les unions départementales CGT et FO avaient appelé à un rassemblement contre la politique menée par le gouvernement, et où 200 personnes étaient présentes.

Notes

[1A ce sujet, lire notamment « 4NR sinon rien » : Blocages chez les gazier-ères sur Expansive.info.