Le Sénat adopte une version encore plus dure du projet de loi Macron

Le texte a été adopté par le Sénat ce mardi 12 mai. Pendant son examen, ce projet de loi a été amendé par la majorité UMP-UDI, qui en a remis une couche dans les mesures anti-sociales.

Le texte a été adopté par le Sénat ce mardi 12 mai. Pendant son examen, ce projet de loi a été amendé par la majorité UMP-UDI, qui en a remis une couche dans les mesures anti-sociales. Les sénateurs ont par exemple élargi les zones où les patrons du commerce pourront recourir au travail de nuit, en ajoutant aux « zones touristiques internationales », les « zones touristiques caractérisées par une affluence particulièrement importante de touristes » [1] ; ils se sont aussi attaqué au compte pénibilité, en supprimant la fiche individuelle retraçant l’exposition de chaque salarié aux facteurs de pénibilité et en limitant à 3 ces facteurs [2].

Plutôt que de réagir, la plupart des sénateurs du Parti « Socialiste » se sont abstenus lors du vote, montrant bien qu’au-delà des étiquettes, ils sont toujours prêts à s’allier avec la droite pour taper sur les travailleurs et les travailleuses. Parmi ces abstentionnistes, Stéphanie Riocreux, la suppléante de Jean Germain... C’est tellement gros que, même au sein du PS, certains s’étouffent :

« Le texte voté (ce mardi) après-midi accentue fortement l’orientation libérale du projet initial. L’abstention de la plupart des sénateurs socialistes n’en est que plus stupéfiante. (...) L’abstention du groupe socialiste au Sénat envoie comme message au pays, aux salariés, aux organisations syndicales, que ce texte - caricature d’un projet de loi qui divisait déjà profondément la gauche - serait suffisamment acceptable ou soutenable pour ne pas s’y opposer ».
source : blog de Christian Paul, député PS de la Nièvre

Illustration : manifestation contre la loi Macron le 9 avril 2015 à Paris ; photo empruntée chez Paris-Luttes.info.