Le rotofil #1 - janvier 2017

Pour nos élus, journaleux ou patrons locaux, il n’y a pas de petites mesquineries : l’hypocrisie est un art de vivre. Alors on a décidé de passer l’actualité locale au rotofil.

En marche ou crève

Jean Marc Pichon, 2e adjoint de Saint-Pierre-des-Corps, premier « socialiste » de la ville, et allié de Marie-France Beaufils dans la majorité municipale (PS-PC), rejoint Emmanuel Macron car il adore ses propositions « progressistes ». Il rejoint aussi une autre de ses camarades du conseil municipal de Saint-Pierre, Mounia Haddad, élue aux dernières élections municipales… sur la liste de droite… et brillamment absente de la quasi totalité des conseils municipaux. Cette dernière est accessoirement aussi conseillère départementale, ex-élue UDI, binôme de Gérard Paumier.

De là à ce que le conseil municipal de Saint-Pierre-des-Corps soit le premier de France à voir se créer un groupe « En marche », il suffit de peu.

Amiot synthèse

Ex-LR et ex-élue tourangelle, Françoise Amiot vient de rejoindre, elle aussi, le clan Macron, en démissionnant avec fracas de tous ses mandats ; et en créant certains remous, tant chez les macronistes que dans son ex parti. L’investiture à la candidature pour les prochaines législatives lui ayant été piquée par Ballesteros, elle boude. Mais il semble qu’elle n’ait pas du tout oublié la question de se présenter aux prochaines élections.

Sa route est droite, mais la pente est forte.

Rayonnement et gélification

C’est Thibault Coulon, adjoint à l’enseignement supérieur de la mairie de Tours, qui s’y colle : la remise du prix de thèse de la ville de Tours, revient cette année à un chercheur qui travaille sur l’électrolyte polymère gélifié. On imagine que c’est une figure allégorique du rayonnement Babarique de la ville. Les doctorants en sociologie qui travaillent sur l’intégration des demandeurs d’asile dans le quartier des Prébendes sont eux très déçus de ce nouveau revers.

Sans doute feraient-ils mieux de travailler sur la polymérisation du demandeur d’asile surgelé.

Emploi

On apprend par Info-Tours que dans notre bonne vieille cité tourangelle, Pôle Emploi recrute 71 jeunes en service civique ; et par Tours Mag qu’un vaste plan de « job dating » est prévu par le Bureau Information Jeunesse d’Indre-et-Loire en mars prochain. Bel affichage quant on sait qu’en octobre dernier seulement 6 personnes (sur les 40 prévues) avaient été recrutées, toujours en « job dating », pour LIDL...

Rassurons-nous avec le départ d’Amiot de la mairie de Tours la semaine dernière, le marché de l’emploi est en plein essor.

Vendrix, président gauchiste irresponsable ?

A l’occasion de la présentation de ses vœux à ses personnels, et devant un parterre d’élus locaux, le tout nouveau et flamboyant président de l’Université, Philippe Vendrix, a fait une proposition détonante. Reprenant à son compte une idée placardée sur tous les murs de l’Université par le syndicat SOLIDAIRES Étudiant-e-s, il a revendiqué la gratuité des transports en commun. Les quelques élus présents ont dû s’étrangler. Aucun d’entre eux, de droite comme de gauche, n’a soutenu un jour ce genre d’idée, réservée jusque-là à des gauchistes irresponsables.

En toute logique Serge Babary, n’entendant pas être en reste, devrait proposer la gratuité des frais d’inscription à la fac...

Cumulards parlementaires

Pas de parents collaborateurs pour les élus tourangeaux dans les différentes représentations nationales et européennes nous apprend la NR, mais quelques cumulards sérieux tout de même. Ainsi voit-on Frédéric Augis cumuler ses fonctions de maire de Joué avec celle d’assistant parlementaire de Philippe Briand. Le gaillard est aussi élu communautaire à Tour(s)Plus, et tout de même présenté sur le site de l’agglo en deuxième vice-présidence, derrière Serge Babary, et en charge du dossier sensible de la politique de la ville. Il faut donc croire que ni celle-ci, ni ses fonctions de maire de Joué (près de 40 000 habitants, une paille), ne l’occupent à temps plein. Il peut donc cachetonner à loisir à l’assemblée.

A moins que collaborateur parlementaire ne soit finalement qu’une décoration honorifique...

Une seule solution : la mobilisation

En Indre-et-Loire, on recense 1 223 adhérents du mouvement En Marche ! ; 20 485 participants au second tour de la grande primaire de la « Belle Alliance Populaire » (avec encore près de 6 743 bulletins pour celui qui a valsé) ; 42 779 votants dont 29 646 autour du Père-un-peu-moins-la-morale Fillon aux primaires de la droite... Mais aussi une trentaine de personnes qui attendent toujours une situation pérenne au foyer Albert Thomas et à La Barque, sans parler des dizaines de migrants hébergés dans les Centres d’accueil et d’orientation du département, et qui attendent de savoir quel sort leur sera fait.

Comme quoi, la mobilisation, ça paye — surtout pour nos hommes politiques.