Au début la température est agréablement douce, puis un peu trop, petit à petit l’animal s’adapte et quand il veut réagir, il est trop affaibli et ne peut quitter le réceptacle alors bouillant. Le même batracien refuserait de s’immerger brusquement dans un bain bouillant.
De la perte du vocabulaire à la perte de sens
La majorité des travailleurs (26,2 millions) de la fin du XXème siècle semblent saisi de la même torpeur. Depuis des décennies, divers gouvernements de droite ou de gauche qui boite, confisquent, saccagent les acquis sociaux, les garanties démocratiques. La plus grosse réaction intervint en 1968 avec 9 millions de grévistes, puis peu à peu, les révoltes, malgré l’importance de certaines mobilisations, rétrécirent, se firent plus sporadiques. Pourtant, les travailleurs n’ont pas sciemment renoncé, c’est leur mémoire sociale qui a été habilement amputée et lestée de greffons pourris. De façon habile, les premières mesures anti-sociales touchaient essentiellement le salaire indirect, de façon pernicieuse et indolore. Mais il fallait habiller l’arnaque, et même mieux, vendre une histoire, pour expliquer que l’amputation de salaire et de droits était nécessaire, voire salutaire.
Il y eut d’abord un hold-up sur le vocabulaire, les cotisations sociales sont devenues des charges, ensuite des charges insupportables, financées par des patrons, retroussant leurs manches. Puis, bien plus tard, ces patrons sont devenus des entrepreneurs, des gens en mouvement quoi, faisant face à l’inertie des salariés (et non plus des travailleurs), ou pire, face à des fonctionnaires oisifs, dépensiers, inconscients qui menacent la stabilité financière.
Les patrons, dans leur représentation institutionnelle, ont un savoir faire étonnant. Il est utile et nécessaire de rappeler qu’à l’origine, les patrons s’organisaient dans le « Comité des Forges », qui déclarait en 1939, « Plutôt Hitler que le front populaire »… En 1945 les Michelin, L’Oréal (Louis Renault ayant trop couché avec l’occupant s’en trouva nationalisé) et autres amis du Maréchal choisirent donc de s’appeler Conseil national du patronat français (CNPF). Le patronat, sortant de l’occupation avec une étiquette de collabo trop voyante, décide alors de mettre le paquet sur la communication. Petit à petit, en un demi siècle, le patron va s’effacer pour laisser la place à l’entreprise, lieu de mouvement, d’activités modernes et de création. Ce n’est pas le travailleur qui est le créateur, que nenni, c’est l’entrepreneur. Face à l’Entreprise qui rapporte, il y a les choses qui coûtent.
Au fil des ans, l’histoire racontée par les patrons, reprise avec complaisance dans les médias, rachetés eux-mêmes par les patrons, dira que le travailleur est une charge dont il faut, les larmes aux yeux, se séparer. Puis un peu plus tard, le travailleur qui manifeste pour ses droits deviendra aussi un délinquant. Le langage d’une minorité d’individus va devenir la langue officielle du « marché du travail ».
On est passé d’Ambroise Croizat à Muriel Pénicaud, j’ai loupé un truc ?
Nous sommes passés d’Ambroise Croisat à Muriel Pénicaud. Ambroise Croizat mit en place, en un an, un système de salaire socialisé qui a permis de vaincre la maladie, de sauver la famille et la vieillesse de la misère, alors que le pays sortait ruiné d’une guerre. Soixante-dix ans après, ce système représente 472 milliards d’euros, soit le quart du Produit Intérieur Brut (PIB), et ne génère que 3,4 % de coût de gestion et 2,6 % de déficit dû à des carences de rentrées de cotisation, fruit de décisions politiques. Muriel Penicaud, dans son œuvre, a réussi à spéculer sur le licenciement de 900 travailleurs de Danone, où elle fut Directrice des Ressources Humaines (DRH), et empocher ainsi, plus d’un millions d’euros de bénéfices sur ses dividendes. À chacun(e) son rapport au social.
Nous sommes ainsi passés en quelques dizaines d’années d’un ministre communiste, rompu au militantisme ouvrier, à une représentante du CAC 40 qui nous dit, pour sauver l’emploi : on va licencier, baisser les salaires, les garanties sociales... Ce langage « dominant » s’enracine dans tous les espaces , entreprise privée, service public, Pôle emploi. Les loups gardent les moutons et les renards ont la clé du poulailler, ce sont eux qui fixent les objectifs.
Mentir, c’est un métier... qui rapporte
Un des buts essentiels du mensonge érigé en histoire officielle est de diviser les travailleurs. Ils ne doivent plus être des collègues, ou pire, des camarades, mais des concurrents, se méfiant les uns des autres. L’État français stigmatise aujourd’hui l’immigration qui menacerait notre économie. Le credo n’a pas toujours été le même. Entre 1965 et 1970, l’État français recrutait à grande échelle de la main d’œuvre immigrée pour le compte du patronat.
Michel Jobert, directeur du cabinet du premier ministre Georges Pompidou, faisait le grand écart. Il assurait à l’ambassadeur du Portugal que la France ne débaucherait pas ses travailleurs, puis donnait consigne aux préfets de fermer les yeux sur les convois clandestins passant les Pyrénées. 240 000 travailleurs portugais, souvent recrutés par les patrons français au pays, sont acheminés en France en 1969 et 1970, dont 90 % illégalement. C’est une véritable hémorragie pour le gouvernement portugais. Les besoins du patronat français sont colossaux, il faut aussi mettre en concurrence les travailleurs entre eux. Francis Bouygues mouille la chemise, et déclare :
La main d’œuvre immigrée est jeune , solide, courageuse, il faut que cette population puisse s’intégrer et puisse fonder une famille
TF1 n’a apparemment pas hérité de cette prose pour ses journaux télévisés.
Dans les années 60, en une décennie, la France accueillera 750 000 Portugais, 300 000 Espagnols, 300 000 Algériens, 80 000 Marocains, 50 000 Turcs. Au total, près d’un million et demi de personnes déplacées, selon la volonté du patronat.
Pour « contrôler » cette main d’œuvre, l’État français maintiendra des liens avec les « agences » ou la junte des pays d’origine. Les militants portugais et marocains sont renvoyés aux geôles de Salazar ou dans les prisons du Maroc. Les militants algériens seront la proie de l’OAS , puis de la police française (17 octobre 1961). Plus tard, de sombres officines issues du mouvement gaulliste, le service d’action civique (SAC), sèmeront la terreur dans les usines Citroën et Talbot à Poissy, chez les travailleurs venus du Maghreb. Tout en favorisant le recrutement en masse de la main d’œuvre immigrée, l’État français crée une légende, celle de l’immigration qui déferle en France pour toucher nos allocs [1].
Aujourd’hui le discours est sécuritaire, l’ennemi est à nos portes, il faut renvoyer ces gens au pays. Au passage l’État français oublie de dire que l’étranger, d’où qu’il vienne, a construit nos maisons, nos routes, fabriqué nos voitures, creusé nos mines. Aujourd’hui encore, les générations d’après ramassent nos poubelles, se défoncent au marteau piqueur, ou sont employées dans le gardiennage ou la propreté, mais aussi le désamiantage ou le nettoyage des centrales nucléaires.
La légende du trou de la sécu ou l’histoire en marche arrière
Le patronat n’a jamais supporté la création d’un salaire indirect basé sur la cotisation issue du travail salarié. Or, cette cotisation représente une part du PIB qui échappe ainsi à la voracité du patronat, mais aussi aux marchés financiers. Pire ! La cotisation engendre la gratuité des soins, la prise en charge sociale des personnes fragiles. Crime suprême, enfin, dans un monde où tout s’achète et tout se vend, la cotisation confère des droits : le travailleur, par son travail et ses cotisations, devient un assuré social, un ayant droit. Le capital perd donc un client là où se trouve un assuré. C’est trop.
Il faudra faire fort pour discréditer la Sécu. Rappelons, en outre, que le fameux « trou », tant décrié (24 milliards d’euros cette année selon le site du gouvernement) a toujours été inférieur à la fraude patronale : entre 35 et 80 milliards.
Dès le départ, une position de principe
Ainsi, dès 1947, les patrons hurlent contre la gestion coûteuse de la Sécu. Il faut dire que ce sont les représentants de la Confédération Générale du Travail (CGT), des travailleurs, bénévoles, élus, qui gèrent une caisse unique de sécurité sociale couvrant tous les risques, famille, vieillesse, maladie. Ce qui gène, c’est donc aussi une certaine idée de l’autonomie ouvrière. Cette même année 1947, le plan Marshall aidera par ailleurs les patrons avec la création de Force ouvrière (FO), qui divisera salutairement le monde du travail et les représentants élus à la gestion des caisses.
De Gaulle et Pompidou : un même combat contre la Sécu !
En 1967, la Sécu est éclatée en quatre branches distinctes : il faut désormais définir un modèle de gestion des risques, le tout agrémenté d’objectifs comptables.
Trois ans plus tard, en 1970, l’État et le patronat conforteront la fable de la gestion abusive et non démocratique par des travailleurs élus. Pour eux et pour gérer l’argent des cotisations, il faut une représentativité paritaire ! Cette année-là, les patrons intègrent les caisses de sécu et les représentations seront redistribuées. Avec cette réforme et alors que les travailleurs sont majoritaires, ils ne représentent plus que la moitié des sièges ! Et encore, cette gestion est partagée entre les syndicats existants. Petit à petit, la CGT, majoritaire à l’époque, sera exclue de toutes les représentations au nom de la démocratie paritaire. Mais ce n’est pas assez. L’État limitera encore la gestion des caisses de sécurité sociale, mais aussi les Assedic, la Caisse d’Allocation Familiale (CAF) aux seules prérogatives d’aides sociales : puisqu’on vous dit qu’il y a un trou, il faut laisser des gens sérieux aux manettes.
Au fur et à mesure, tous les champs sociaux où siégeaient des travailleurs élus seront redéfinis : protection sociale, logement, formation professionnelle etc. Patrons et syndicats complaisants tirent les ficelles. C’est l’époque bénie du « dialogue social » : la gestion sociale n’a pas besoin de syndicats ringards qui défilent dans la rue mais de partenaires sociaux responsables. Dans la ligne de mire patronale : les régimes spéciaux, mines, cheminots, énergie, pourtant excédentaires, mais aussi le statut des intermittents du spectacle.
Et Zorro est arrivé, et nous a bien pressé
Au cours de son 1er septennat, entre 1981 et 1988, Mitterrand, président dit « socialiste », accentuera la responsabilité des travailleurs dans le « déficit » de la sécurité sociale. Outre les attaques sur le salaire indirect, avec son gouvernement Mauroy, il met également en place le blocage des salaires en juin 1982, avec l’arrêt de l’indexation des salaires sur les prix. Cette mesure prise pour quatre mois est encore en vigueur 35 ans plus tard — un oubli sans doute.
Mitterrand, toujours lui, avec le gouvernement Rocard cette fois, met en place la Contribution sociale généralisée (CSG), un nouveau prélèvement fiscal, au détriment de la cotisation sociale. Elle est de 1 % en 1990, aujourd’hui à 9 % du salaire net. Pour (bonne) mémoire, c’est aussi sous le second septennat de Mitterrand que sera accordée au patronat la suppression de l’autorisation administrative de licencier. Gattaz père, chef patronal de l’époque, serinait à tue tête : « Pour embaucher, il faut pouvoir licencier ! ». Ils licencièrent donc, 400 000 personnes ; les embauches se font encore attendre, comme la remise en place de l’échelle des prix sur les salaires.
A partir de 1993, le gouvernement Balladur met en place diverses exonérations de cotisation sur les salaires allant jusqu’à 1,6 Smic. Ces dispositifs vont d’abord inciter à pratiquer des salaires inférieurs à 1,6 Smic. Dans le même temps, Balladur allonge de 37,5 à 40 années de cotisations dans le privé le temps nécessaire pour liquider sa retraite. Comme si ce n’était pas assez, le calcul de la pension ne se fera plus sur dix ans, mais sur 25 ans.
Exonération pour les patrons, taxation renforcée pour les travailleurs. Les manifestations n’eurent pas beaucoup de succès, il est vrai que les dispositions furent arrêtées le 31 juillet 1993.
Droite, gauche au pouvoir : à qui perd, perd
A partir de 1995 (plan Juppé), c’est le Parlement qui définit la Loi de financement de la Sécurité sociale. Il est intéressant de noter que cette disposition intervient uniquement sur les dépenses (à la baisse) de la Sécu, au nom de l’équilibre des budgets de santé. De l’autre main, le gouvernement distribue royalement des aides et exonérations de cotisations aux patrons.
Juppé crée aussi la Contribution au Remboursement de la Dette Sociale (CRDS), parce que, bien sûr, ce sont les travailleurs qui ont des dettes, et qui paie ses dettes s’enrichit. Les patrons, eux, ont la lourde responsabilité d’entreprendre.
C’est dans ce contexte « larvé » qu’intervient en 2003 l’attaque sur les dispositifs de retraites par le gouvernement Fillon. Le mouvement social n’est pas uni. Les mobilisations sont éloquentes, mais la grève ne prend pas partout, loin de là. Certaines professions, tel l’enseignement, se distinguent, mais le privé reste peu engagé dans les grèves. Il faut sans doute prendre en compte trente années de combat social sur la seule préservation des acquis sociaux qui finissent par être volés. Les jeunes générations de travailleurs ne connaissent pas de gains issus de combats sociaux, la précarité caractérise l’emploi des plus jeunes, le chômage de masse freine le mouvement social, les trahisons politiques passées, les trahisons syndicales en cours morcellent un peu plus un salariat qui ne compte qu’à peine 9 % de syndiqué(e)s.
Capitalistes de tous les pays, unissez vous !
De Mitterrand à Macron, tous les gouvernements, sans aucune exception, ont misé sur le pourrissement des conflits. Au renoncement et à la trahison politique, il faut ajouter la dimension internationale de la crise dans le monde du travail. Dès 1980, Thatcher et Reagan influent de concert pour que les normes sociales soient détruites. Les conflits sociaux seront écrasés, pulvérisés.
Aux Etats Unis, en août 1981, Reagan licencie 9 000 aiguilleurs du ciel en grève, les remplace par l’armée et liquide le conflit social. En Grande Bretagne, entre mars 1984 et mars 1985, Thatcher, alors en conflit avec les mineurs, saisit les biens de l’Union nationale des mineurs (NUM) et prive les familles de grévistes des allocations familiales. Cette surenchère va déteindre sur l’ensemble des gouvernements, le profit devient le seul objectif à réaliser, toutes les autres normes, sociales, environnementales sont des charges, des coûts. Ce profit va aussi définir les rapports commerciaux entre pays, entre continents.
L’institution européenne, à travers la Communauté économique européenne (CEE), se répand dans de longs rapports invoquant une concurrence libre et non faussée. Le service public, néfaste, coûteux, doit faire place nette au marché. Les lobbies internationaux pèsent de tout leur poids sur le marché du travail pour déréglementer à tout crin.
Implantation des sièges sociaux dans les pays à fiscalité minorée, délocalisation des fabrications dans les pays à garanties sociales nulles ou peu élevées. Contournement du code du travail ou des conventions collectives par l’emploi de travailleurs d’Europe de l’est, sous payés, comme les chauffeurs routiers par exemple.
Alors que la fraude fiscale coûte 60 à 80 milliards par an, à peu près autant pour l’exonération, les gouvernements successifs mettent l’accent sur la fraude sociale des plus démunis, celles et ceux dépendant d’allocation de survie. La concurrence libre et non faussée se fait sur le dos des travailleurs et leur condition sociale, mais aussi sur le dos d’une fiscalité juste. Bruxelles donne le ton, les constitutions des états membres doivent être modifiées et intégrer une ligne budgétaire drastique, n’autorisant aucune dérive en faveur des politiques de redistribution sociale. C’est au nom de cette compétition internationale que les emplois de la fonction publique ne sont plus renouvelés, c’est à ce titre qu’il faut fermer hôpitaux, écoles, bureaux de poste.
Pendant ce temps-là, ceux qui bénéficient d’exonération, d’aides fiscales et sociales par dizaines de milliards, insultent ceux qui en sont privés, et les traitent d’assistés.
Avec un baltringue à l’Élysée, les manifestants deviennent des délinquants
Les grands destins sont parfois dûs à de petites choses. François Hollande doit son accession à l’Élysée à la bestialité de son ami Dominique Stauss-Kahn, pitoyablement illustrée au Novotel de New York. Le parti socialiste gère donc l’accident de braguette en propulsant un candidat par défaut. Hollande incarnera pour longtemps la plus calamiteuse des présidences. Elle s’est terminée piteusement, le sortant ne pouvant même pas se représenter au sein de son propre parti, qui a été laminé alors qu’il détenait quatre ans auparavant les six pouvoirs de la république (communes, départements, régions, pouvoir législatif, Sénat et présidence). Les reniements politiques de Hollande sont époustouflants.
Au-delà d’une politique antisociale des plus révoltantes, c’est un nivellement des libertés démocratiques et de l’espace citoyen qui a été mis en place. Conforter la classe des plus riches par la distribution de 27 milliards annuellement et l’exonération de 6 milliards au titre de la recherche qui n’eut jamais lieu ne suffisait pas. Les sociétaires du CAC 40 ont vu bondir leur dividendes de 11 % en moyenne et les plus chanceux de 24 %. Il fallait aussi faire passer des lois rétrogradant le droit du travail, que les députés du Parti Socialiste (PS) votèrent sans gène avec la droite ; puis juguler les Prud’hommes, en restreignant son accès et en n’organisant plus d’élections là où la CGT était toujours la première organisation. Ceci permit aussi de redéfinir le classement des organisations syndicales : ainsi la Confédération française démocratique du travail (CFDT) devint la première organisation syndicale du privé. Quand les lois puaient un peu trop, Valls eut recours au 49.3.
Mais il fallait faire mieux encore : museler toute velléité revendicative chez les travailleurs. Sous prétexte antiterroriste, Hollande, Valls et leur clique mirent donc en place des lois sécuritaires d’exception, autorisant les descentes de police à domicile, les interpellations, le confinement, les gardes à vue prolongées. En deux ans à peine, depuis 2015 ce sont près de 6 000 perquisitions, en partie chez les militant(e)s sociaux, syndicalistes, écologistes qui ont été effectuées. Pas un terroriste pris dans la nasse policière. Le mouvement social est prisonnier aujourd’hui de ces dispositions qui n’ont plus rien exceptionnel puisque 415 député(e)s ont inscrit ces lois scélérates dans le droit commun. Le parti socialiste, de concert avec la droite, a promu un État policier digne de ce qu’on a pu connaître avec la guerre d’Algérie, il y a plus d’un demi siècle.
Que penser de cette folie sécuritaire ? Elle traduit un ordre implacable voulu par Hollande et Macron, les laquais du capital. Mais la démesure sécuritaire traduit une peur réelle. Le Capital, lui, a une mémoire intacte. Il sait que les conventions collectives, les congés payés, les congés maternité viennent des mobilisations, viennent de la rue. Cette mémoire intacte nourrit sa peur de voir la grenouille sortir de la casserole d’eau chaude, comme en 1936 ou 1968.
Michel ANCE
syndicaliste