On savait que le Centre de création contemporaine de Tours se louait aux plus offrants, entreprises et commerces, pour des événements en tous genres. Mais à notre connaissance, le meeting organisé par le parti présidentiel le 17 mai au soir, dans le cadre de la campagne des élections européennes, constitue une première : la structure d’art devient un espace de propagande politique. Et pas n’importe laquelle.
La ministre de la Défense, Florence Parly, viendra y parler de « L’Europe qui protège ». Il suffit de relire la tribune d’Emmanuel Macron datée du 4 mars 2019 pour comprendre de quoi il sera question : le parti au pouvoir veut renforcer les frontières pour « protéger notre continent (...) face aux migrations ». Un discours qui colle parfaitement avec celui de l’extrême-droite européenne, qui agite la menace d’une « submersion migratoire » venant mettre en péril les « valeurs » européennes. Les déclarations de Loiseau (« Personne ne doit rentrer en Europe s’il n’y est pas invité »), Collomb (« Certaines régions (...) sont submergées par les flux de demandeurs d’asile ») ou Castaner (« Certaines ONG [...] ont pu se faire complices des passeurs ») n’ont d’ailleurs rien à envier aux discours du Front National.
Bien sûr, les choses seront dites moins brutalement dans l’espace feutré du CCCOD, « lieu de partage, de vie et de rencontre ». Pendant ce temps-là, le nombre de morts en Méditerranée continue de grimper.