La police vous parle tous les jours sur France Bleu Touraine

Depuis le 1er décembre, la radio locale se fait le relais fidèle des délires de la préfecture d’Indre-et-Loire, qui minimise les violences commises par la police et exagère les violences commises par les manifestant-es. Florilège.

Un cocktail molotov imaginaire

Suite à la manifestation du 8 décembre, France Bleu Touraine titre : Gilets jaunes à Tours : un individu toujours en garde à vue, il voulait jeter un cocktail molotov sur les gendarmes . Un cocktail molotov ! En voilà une charge sérieuse ! Interpellé par les flics, l’homme passe en comparution immédiate deux jours plus tard, le lundi 10 décembre. Et là, l’affaire se dégonfle : en fait de cocktail molotov, il s’agissait d’une bouteille en verre, sans produits inflammables à l’intérieur. Ce qui n’empêchera pas France Bleu de titrer : Tours : l’homme arrêté samedi avec un cocktail molotov relaxé au tribunal .

Minimisation des violences policières

Alors que la répression du mouvement des gilets jaunes et du mouvement lycéen a fait de très nombreuses victimes, la radio locale ne cesse de mettre à distance les violences commises par la police, en employant des guillemets pour ne pas endosser l’expression. Alors même qu’un manifestant a eu la main arrachée par un tir de grenade, et que de nombreuses personnes ont été visées par des tirs de LBD40 [1]. Deux exemples : le 4 décembre, France Bleu Touraine titre : Tours : 150 personnes contre "les violences policières"  ; même chose le 6 janvier, suite à un rassemblement de femmes devant le commissariat central : Des gilets jaunes devant le commissariat de Tours pour dénoncer des "violences policières" .

Journaflic

Autre exemple, le ton employé par l’un des journalistes travaillant pour la radio. Sur son compte Twitter, il distribue les bons et les mauvais points, distingue les gilets jaunes de ceux qu’il décrète être des « casseurs ». Exemple le 5 janvier, alors qu’il filme une charge de CRS place Jean Jaurès : « Les forces de l’ordre chargent à #Tours. Peu de #GiletsJaunes mais des casseurs ». Plus tôt dans la journée, il estimait que les gilets jaunes provoquaient la police, alors que des poubelles étaient installées sur la chaussée de la rue Marceau : « Provocations côté #Giletsjaunes à #Tours. Sommations côté policiers ». Avec des journalistes pareils, plus besoin de procureurs.