L’association STAJ, organisatrice des « vacances sauvages », lance un appel à don

Frappée par la suppression des emplois aidés et la baisse des inscriptions des stagiaires en formation BAFA, l’association d’éducation populaire lance un appel à ses sympathisant.e.s. Communiqué de la structure.

Depuis le 1er juin 1992 lors de la création de STAJ Touraine, de nombreuses personnes ont pu s’essayer à l’intérieur de nos locaux à mettre en action leurs envies, avec le principe qui sous-tend notre action militante depuis maintenant 26 ans, la possibilité pour chacun.e de se tester et de prendre des responsabilités, sans conditions d’âge, de sexe, de niveau d’étude...

Dans son histoire STAJ Touraine a mis en place de nombreuses actions : l’organisation et la structuration du festival d’éducation populaire « Débattons dans les rues » en 2004, 2005, 2009, et 2011 ; [...] l’organisation de séjours de vacances (Camps nature et Vacances sauvages) ; l’encadrement de formations BAFA/BAFD ; le soutien aux initiatives de jeunes et à la création de nombreuses associations ; la mise en place d’espaces collectifs partagés pour les associations locales (La Fabrique, le Bocal, le P244...) ; [...] le soutien aux collectifs militants locaux (collectif de soutien aux sans papier, associations d’étudiant.e.s ...).

Nos façons d’agir et d’intervenir s’appuient sur l’éducation populaire. Par conséquent ce que nous mettons au travail avec des jeunes en BAFA, des enfants en colo, nous l’appliquons à notre collectif ! STAJ a pour perspective de renforcer les capacités politiques de chacun.e. Pour permettre de critiquer l’ordre social nous créons des espaces de débats et de confiance, et des pratiques collectives donnant de la force pour agir. Former et se former sont deux facettes indissociables, à penser en permanence. Ce principe est lié à notre choix affirmé depuis toujours pour l’expérimentation, le tâtonnement et donc le droit à l’erreur !

Nous reconnaissons l’existence de rapports de domination dans la société et donc dans tous les collectifs, qui produisent inégalités et discriminations. Nous accordons une vigilance collective à remettre en question ces rapports de pouvoir notamment entre adultes/enfants, directeur.ice/animateur.ice, homme/femme, valide/invalide, formateur.ice/stagiaires...

Nous portons donc des valeurs féministe, antiraciste, et anticapitaliste. Dans nos pratiques ça se traduit par la mise en place de groupe non mixte en BAFA ou en séjour, l’écriture et la parole inclusive, la mise en place de tarifs à prix libre « conscient », la mobilisation de savoirs et théories sur l’interculturel...

Parce qu’on ne veut pas

Pourquoi on en est là ? C’est dans un contexte un peu tendu que nous écrivons ce manifeste :

  • Le gouvernement Macron a supprimé les contrats aidés, ce qui a engendré le non renouvellement de notre unique poste salarié que nous avons remplacé par une poignée de bénévoles.
  • Une baisse nationale d’inscriptions des stagiaires en formation BAFA, probablement liée à la suppression d’aides financières. (d’autant que pour nous 20 stagiaires en moins par an c’est 20% de notre nombre total de stagiaires accueilli.e.s !).
  • Des critères d’habilitation à la formation BAFA administrativement plus pointilleux qui favorisent les grosses structures.
  • De moins en moins de bénévoles pour gérer l’association.
  • Aucune politique locale de soutien aux associations, avec par exemple une augmentation par la mairie de droite des loyers pour le milieu associatif.

« Si t’as dansé sur Manu Chao pendant Débattons... »

En plus de ces nouvelles difficultés, notre association n’a jamais eu l’opportunité de placer ses maigres bénéfices dans un paradis fiscal et donc nous traînons une trésorerie fragile depuis 20 ans... On aurait pu faire des choix gestionnaires, limiter le nombre de formateur.ices sur les stages ; favoriser le BAFA en externat (sans hébergement), plus facile à remplir et moins coûteux ; remplir des appels à projet sans queue ni tête pour réussir à grappiller ici et là un peu d’argent ; récupérer la pâte à fixe derrière chaque affiche à la fin des stages (ah ça on le fait déjà !) ... Mais STAJ Touraine n’est pas une entreprise. Nous sommes en association parce que nous défendons un projet politique de transformation sociale et nous privilégions cela à des choix économiques où l’on perdrait notre identité !

Face à toutes ces difficultés, nous avons décidé de convoquer une assemblée générale extraordinaire le 17 février dernier afin de trouver une solution collective. Nous avons acté une PAUSE, c’est à dire une suspension de nos activités dont les formations BAFA/BAFD jusqu’en septembre 2018. En effet, nous pensons qu’il est nécessaire de sortir la tête de l’eau en faisant cette pause :

  • Pour prendre le temps de repenser/réinventer les modalités de fonctionnement administratives de nos activités.
  • Pour prendre le temps de réfléchir à notre modèle économique
  • Pour prendre le temps de savoir ce que nous voulons faire et comment nous voulons le faire, notamment dans le contexte politique oppressant actuel.
  • Pour relancer la dynamique militante en organisant des RDV réguliers
  • Pour continuer à se former et à se questionner
  • Pour ne pas épuiser une équipe de bénévoles à faire de la gestion courante
  • Pour que cette pause permette tout cela il nous faut des conditions matérielles suffisantes pour nous réunir, nous rencontrer ... donc garder notre local.

Nos conditions économiques ne nous permettent pas d’assumer ce loyer pendant la pause sans les revenus du BAFA c’est pour ça qu’on fait appel à vous sympathisant.e.s ! En vous proposant cet appel aux dons que nous avons créé sur Helloasso.

Alors si tu as passé ton BAFA ou si t’es parti.e en service volontaire européen avec STAJ Touraine, si t’as dansé sur Manu Chao pendant Débattons, si tu as hérité de ton grand père, si tu as participé à une bataille de boue en chantant l’hymne des femmes aux vacances sauvages ou si t’as récupéré tes enfants crasseux mais heureux.ses, si t’as déformé des stagiaires par le passé ou que t’aimerais le refaire, penses à nous et fais tourner !