« Ici comme ailleurs » : ce qui se prépare le mardi 12 mai

Mardi 12 mai, une première vague d’enfants fera sa rentrée sur fond de pandémie. Une première vague en attendant la deuxième (épidémique celle-là) ?

Le conseil scientifique et le conseil de l’ordre des médecins préconisaient une rentrée au mois de septembre et pas avant. Ils n’ont pas été écoutés. La FCPE a demandé à ce que cette rentrée n’ait pas lieu. Les enseignants ont fait savoir par tous les moyens possibles qu’ils n’y étaient pas favorables pour des raisons d’incompatibilité entre les missions de l’école et les exigences d’un protocole sanitaire qui a été établi parce que les préconisations des médecins et des scientifiques n’avaient pas été suivies. L’Association des Maires de France s’est exprimée pour demander le report de cette rentrée pour laquelle « rien n’est prêt »
Et pourtant, ici comme ailleurs, il est possible que mardi l’école soit ouverte.

Vendredi 8 mai, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale a fini par répondre, à une journaliste qui l’interrogeait sur ce que devait faire une maîtresse avec un enfant de trois ou quatre ans qui se mettrait à pleurer, « ce n’est pas au ministre de donner une consigne sanitaire ». Mais à qui alors ? Est-ce à chacun de prendre ses responsabilités quand elles impliquent la mise en danger des enfants et de leurs familles, des enseignants et de leurs familles ?
Et pourtant, ici comme ailleurs, il est possible que mardi l’école soit ouverte.

La dernière fois qu’un protocole sanitaire, devant permettre de maintenir une manifestation tellement importante qu’elle ne pouvait être repoussée, a été établi c’était lors du premier tour des élections municipales. Avec les conséquences catastrophiques que chacun sait.
Et pourtant, ici comme ailleurs, il est possible que mardi l’école soit ouverte.

Les enseignants seront présents là où les écoles rouvriront leurs portes dès mardi, écartelés entre la nécessité de garantir la sécurité physique de leurs élèves et la peur qu’il ne soit pas possible d’assurer leur sécurité affective. En effet, respecter le protocole sanitaire revient à rendre terriblement anxiogène le milieu scolaire devant normalement être le plus rassurant possible pour les enfants et ne pas le respecter revient à les mettre en danger physique, eux, leurs familles et les enseignants. Quel terrible dilemme va se poser à tous les enseignants à qui leur ministre a déclaré qu’il ne lui appartenait pas de donner une consigne et donc de prendre ses responsabilités.
Et pourtant, ici comme ailleurs, il est possible que mardi l’école soit ouverte.

Et les parents ? Ils devront peut-être laisser les enfants dans une école qui n’en est plus vraiment une ne sachant pas si le soir ils retrouveront leur enfant en bonne santé physique et/ou psychologique. Mais pourtant ils le feront car contraints de le faire. Personne ne veut de ça, les enquêtes d’opinion sont unanimes à ce sujet, et pourtant, ici comme ailleurs, il est possible que mardi l’école soit ouverte.

Un enseignant rentrant le 12 mai