D’après la préfecture, 11 personnes ont été interpellées, et 7 étaient encore en garde-à-vue dimanche matin. C’est relativement peu au regard du nombre d’interpellations survenues au niveau national : le ministère de l’Intérieur en annonçait près de 2 000, dont 1 082 à Paris.
D’après La Nouvelle République, la préfète avait mobilisé environ 200 policiers et à peu près autant de gendarmes, départementaux ou mobiles. 21 personnes auraient été blessées, mais c’est probablement une estimation basse.
Violences policières
Un certain nombre de personnes ont dû subir la brutalité policière. Une vidéo publiée sur Twitter montre un homme seul, les bras levés, face à une ligne de flics positionnés en travers de la rue Nationale ; alors qu’il n’est qu’à quelques mètres d’eux, il est atteint par un tir de LBD40 qui le fait chuter, et il est pris en charge par d’autres gilets jaunes qui tentent de le mettre à l’abri.
Un #GiletJaune bras en l’air se prend un tir de flashball. #CRS #Tours #8decembre pic.twitter.com/4hVAYw4v5h
— Katia L. 🌺 (@KatiaLassouani) 8 décembre 2018
Autre témoignage, celui d’un journaliste de TVTours, qui raconte comment il a été insulté et visé par un tir de LBD alors qu’il se baladait :
En me retournant, j’aperçois un policier qui me lance : « Rentre vite chez toi petit fils de pute où je vais te fumer ». Alors que je continue de courir en même temps qu’une quinzaine de personnes affolées, je sens une balle de flashball dans la jambe. Voici le résultat. pic.twitter.com/S2ZfZ0DqnA
— Maxime Buchot (@buchotm) 8 décembre 2018
Il a écopé de deux jours d’arrêt de travail après un passage au CHU de Tours et a effectué un signalement auprès de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Un autre journaliste, qui couvrait la manifestation, affirme avoir été délibérément ciblé par des tirs de LBD40 à quatre reprises.
J'ai été visé et tiré 4 fois au LBD 40 par des CSI. J'étais identifié et identifiable, bcp de copains ont pris cher, vous êtes où @pierrehaski et @RSF_inter ? C'est dans ces moments que l'on a besoin de vous #pierrehaskiparait
— Robin Jafflin (@robin_jafflin) 9 décembre 2018
Un lecteur nous envoie le témoignage suivant :
J’étais sur Tours lors de la marche pour le climat samedi 8 et suite à la charge des CRS sur la place de la préfecture je suis allé rejoindre des amis à Jean Jaurès. Suite à ça je me suis fait tirer comme un lapin en tête de cortège alors que je n’étais pas violent ! Je me suis pris deux tirs de flashball, le premier dans le tibia qui m’a valu trois heures aux urgences et trois points de suture avec une plaie allant jusqu’à l’os ! Suite au premier tir je me suis immédiatement mis de dos pour me protéger et à ce moment-ci, dans un intervalle de dix secondes, je me suis pris un second tir au niveau de la fesse droite, j’imagine très bien ce qu’il aurait pu m’arriver si je ne m’étais pas retourné vu le lieu d’impact !
Remarques en vrac
Un certain nombre de militants d’extrême-droite ont été aperçus dans la manifestation, la vigilance reste de mise.
Il est très probable que deux flics de la BAC aient infiltré le groupe qui a descendu l’avenue de Grammont sous les tirs de lacrymo : deux types masqués, l’un au moins portant une casquette, toujours l’un à côté de l’autre, un peu en retrait, et filmant plus ou moins discrètement les manifestant-es plutôt que la police.
C’est peu dire que les rares dégradations commises contre le mobilier urbain ou quelques vitrines n’ont pas fait consensus parmi les manifestant-es : les arbres en pot au pied de l’hôtel de ville, que certain-es ont fait tomber deux fois, ont été relevés par d’autres ; il y a failli y avoir une baston entre manifestant-es après le bris d’une vitre de voiture avenue de Grammont.
Un obscur membre d’un obscur parti radical de gauche attribue une partie des débordements aux « anarchos -révolutionnaires » (sic) qu’il associe à La Rotative. C’est tellement con que ça ne mérite pas de réponse, mais suffisamment drôle pour être évoqué ici.