Football : quand la politique se mêle de sport

Silence et absence d’idées, silence et obéissance. Avec l’Euro qui commence en France se bousculent des procédures limites, montrant le nouveau visage du pays.

Silence et absence d’idées, silence et obéissance.

Avec l’Euro qui commence en France se bousculent des procédures limites, montrant le nouveau visage du pays. Le gouvernement français a diffusé des consignes de bienséance à respecter aux abords des stades (voir la photo), qui ne sont pas sans rappeler les propos tenus par M. Platini, lors de la dernière coupe du monde de football au Brésil, pays en proie à un mouvement social d’ampleur.

« S’ils peuvent attendre un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ce serait bien pour le Brésil et pour la planète football. (... ) Eh bien, les Brésiliens, il faut qu’ils se mettent dans l’idée de recevoir les touristes du monde entier et que pendant un mois, ils fassent la trêve. Pas des confiseurs, mais qu’ils fassent une trêve. Il faut dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde, et qu’ils sont là pour montrer la beauté de leur pays et leur passion pour leur football. »

A bon entendeur, salut.

Car, après les menaces du gouvernement de réquisition de cheminots pour permettre l’acheminement des supporters jusqu’aux stades, après les menaces de sanctions (voire la réalisation de ces mêmes sanctions au vu du nombre grandissant de comparutions de manifestants et militants syndicaux devant les tribunaux) envers les grévistes qui paralysent (enfin, ça dépend des jours selon les médias et la communication gouvernementale) le pays, voici venu le temps des conseils de bon aloi.

A nous d’en déduire outrageusement plusieurs principes (de l’ordre du syllogisme parfois admettons-le) :

  • Les forces de l’ordre et les organisateurs sont sur le même plan en termes de respect. Donc, le président du club de foot local a les droits d’un agent de sécurité publique.
  • Pour éviter les attroupements, il va falloir que chaque supporter se rende seul au stade. Les autocars affrétés par les petits clubs provinciaux peuvent donc s’arrêter aux portes de Paris, le temps que chacun puisse terminer seul le parcours et ainsi ne pas être accusé de s’être rassemblé. Attention, prière d’éviter de passer par la place de la République.
  • Le supporter devra observer le silence le plus total, et bien entendu interdiction absolue de chanter l’hymne national qui nous semble tenir à la fois du politique, de l’idéologique voire de l’incitation à la violence et relaie un discours xénophobe.
  • Enfin, le supporter se garera sur les emplacements banalisés et veillera à se taire autour et dans le stade.

En conclusion, dans le silence assourdissant des matchs, il ne reste plus qu’à espérer que la France remportera cette coupe d’Europe de football par le score sans appel de 49-3.